Immobilier : les loyers grimpent partout en Belgique et atteignent un niveau record à Bruxelles

Dans la capitale, il faut désormais dépenser en moyenne 800 euros par mois pour louer un studio, soit quasiment autant qu’une maison mitoyenne de deux façades en Wallonie, ressort-il de ressort du baromètre annuel de Federia, la Fédération des agents immobiliers francophones de Belgique.

La hausse des loyers à Bruxelles a atteint 8,6% en 2023, après une augmentation déjà significative de 3,9% l’année précédente. Cela représente en un an près de 100 euros de plus par mois, précise Federia.

Le loyer moyen des studios a pour la première fois heurté la barre des 800 euros dans la capitale. Il fallait débourser plus de 1.200 euros mensuels en moyenne pour un appartement et plus de 1.860 euros pour une maison mitoyenne. La commune de Woluwe-Saint-Pierre reste la plus chère de la Région bruxelloise concernant le loyer moyen d’un appartement, pointé à 1.413 euros en 2023, suivie de Uccle et Ixelles. Ce prix mensuel descend à un peu plus de 900 euros à Laeken ou la commune de Jette.

Les 19 communes régionales affichent toutes des loyers en très forte hausse, à l’exception de Saint-Josse-ten-Noode. C’est à Saint-Gilles que la tendance est la plus marquée, où le loyer moyen a explosé de 17,3% en un an. Elle est suivie par Woluwe-Saint-Lambert puis Forest qui avoisinent toutes les deux une hausse de 12%. Le nord-ouest de la région bruxelloise affiche une hausse moyenne plus raisonnable, entre 3 et 5%.

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Hausse des taux d’intérêt

Cette explosion des prix est principalement due à la hausse des taux d’intérêt et un marché immobilier particulièrement tendu. “Bon nombre de ménages ont dû mettre de côté leur projet d’acquisition pour se (re)tourner vers la location, augmentant ainsi la demande“, commente Charlotte De Thaye, directrice générale de Federia.

Elle pointe par ailleurs “des mesures politiques contraignantes et contre-productives” de la part du gouvernement bruxellois, appelé à “augmenter l’offre de logements abordables“.

Parmi ces mesures décourageantes, la Federia liste le moratoire hivernal sur les expulsions, le droit de préférence du locataire, la limitation d’indexation des loyers pour les passoires énergétiques ou encore la suppression du taux de TVA à 6 % pour les projets de démolition et reconstruction.

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Cette inflation est également visible en Flandre (+6,4%), alors que la hausse enregistrée en Wallonie (+4,3%) se veut moins importante qu’en 2022 (+4,6%). Cela s’explique par un fort déséquilibre entre l’offre et la demande, la hausse des taux d’intérêt et des mesures politiques et fiscales qui “pèsent sur le climat d’investissement en Wallonie“, selon Charlotte De Thaye.

Le loyer moyen pour tout type de logement a grimpé à 1.084 euros en province du Brabant wallon, la plus chère du sud du pays, alors qu’il fallait débourser entre 741 et 776 euros en moyenne par mois dans les autres provinces wallonnes. Federia précise que la province de Luxembourg propose toujours des maisons individuelles avec un loyer moyen de 1.000 euros, alors que celui-ci atteint presque 1.500 euros dans le Brabant wallon.

Dans le Hainaut, le prix moyen de location d’un appartement est resté sous la barre de 700 euros et celui d’une maison mitoyenne n’a pas dépassé les 800 euros, un cas unique en Belgique.

Le baromètre a été réalisé grâce aux données collectées sur près de 80.000 baux, en collaboration avec la fédération flamande de courtage CIB et l’entreprise de services de courtage immobilier Korfine.

Les explications d’Anaïs Corbin dans le 12h30.

Belga – Photo : BX1

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07 février 2024 - 12h24
Modifié le 07 février 2024 - 16h00