150 personnes ont manifesté hier soir contre un accord précipité de l’UE avec le Mercosur

Environ 150 personnes, selon l’estimation de la police de Bruxelles Capitale-Ixelles, ont manifesté mardi soir, entre 17H00 et 19H00, au rond-point Schuman devant les institutions européennes, pour protester contre une signature précipitée de l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et les pays du Mercosur (Amérique du Sud).

Les manifestants avaient amené une statue de la liberté d’environ 5 mètres de haut et des banderoles portant des messages tels que “Defend Amazonia and indigenous people, Stop the EU-Mercosur”. Des discours ont été prononcés, notamment par des députés européens nouvellement élus comme Anne-Sophie Pelletier (La France insoumise) et Ana Miranda (Verts/Alliance libre européenne).

Les manifestants s’opposent à une signature de l’accord sans consultation de la société civile et en l’absence de vigilance parlementaire. Ils demandent à repousser l’échéance jusqu’en septembre pour attendre que le parlement européen soit opérationnel. Une lettre plaidant en ce sens et signée par environ 300 organisations sociales européennes a été remise à la Commission européenne dans la journée.
L’accord est lui-même controversé. Les déclarations du président brésilien Jair Bolsonaro relatives à l’exploitation de la forêt amazonienne pour les besoins de l’agrobusiness inquiètent les manifestants. “L’utilisation de territoires indiens pour l’agrobusiness c’est dangereux pour l’agriculture paysanne là-bas mais aussi ici, car comme cette agriculture utilise beaucoup de pesticides et d’antibiotiques, cela rend la concurrence difficile“, estime Paul-Emile Dupret, membre du Comité pour les droits humains “Daniel Gillard”. “Faut-il que l’Union européenne signe un accord d’association avec un tel partenaire? Les conséquences de l’utilisation du glyphosate ou encore le refus de Bolsonaro d’appliquer l’accord de Paris sur le climat posent question.
La manifestation a été organisée à Bruxelles par 6 associations et collectifs belges, parmi lesquels l’Initiative citoyenne contre le CETA, le D19-20 et le Comité “Daniel Gillard”.

Source/Image: Belga