À cause de la congestion automobile à Bruxelles, les transports en commun de surface perdent 25% de temps
Selon une étude publiée par Brussels Studies, le nombre important de déplacements réalisés en voiture bouleverse l’efficacité des transports en commun de surface en Région de Bruxelles-Capitale.
La perte de temps moyenne des véhicules de transports publics de surface en raison de la congestion automobile dans la capitale est estimée à 25% par rapport au temps que les opérateurs seraient capables de réaliser sans ralentissement, ressort-il d’une étude consacrée à l’accessibilité des pôles d’activité et réalisée par Kevin Lebrun, docteur en géographie de l’Université Libre de Bruxelles et chercheur à l’Université Saint-Louis.
L’analyse publiée par Brussels Studies part du constat qu’à Bruxelles, les problèmes rencontrés sont exacerbés par une croissance démographique soutenue qui accroit la demande de transport, et par l’importance des déplacements des navetteurs. Selon cette étude, il reste de la marge, au sein des déplacements internes à Bruxelles, pour installer une mobilité plus durable, la voiture étant encore utilisée pour près de la moitié des distances parcourues. Cela pose la question de la performance de la desserte par les transports publics en ville, et de l’homogénéité de l’accessibilité dans les différentes zones de la capitale au moins vers plusieurs destinations-clés qui “aiderait probablement les habitants à modifier durablement leurs comportements”.
La diminution de la part de la voiture dans les déplacements à Bruxelles ne peut s’envisager qu’en améliorant le temps de parcours des transports en commun de surface dans plusieurs quartiers de la deuxième mais aussi de la première couronne, estime l’auteur.
Des disparités selon les quartiers
Autre constat : il faut mieux intégrer l’offre de transport des différents opérateurs publics (STIB, De Lijn, SNCB) auxquels il faut donner globalement plus de place. Kevin Lebrun estime que le temps de parcours moyen des transports de la Stib vers un panel de destinations est d’un peu plus d’une demi-heure pour rejoindre les principaux pôles d’activités à l’heure de pointe du matin. Cette moyenne masque toutefois une grande disparité : de 16 à 64 minutes de déplacement, selon le quartier d’origine.
Sans être le cas partout, l’ajout de l’offre de la SNCB, du TEC et de De Lijn, procurerait une amélioration spectaculaire dans certaines parties de la Région : Evere, Haren, certains secteurs de Schaerbeek, Berchem-Sainte-Agathe, Ganshoren, le sud d’Ixelles, l’ouest de Boitsfort, et, surtout, le sud d’Uccle, où les gains peuvent atteindre 18 minutes.
Des zones moins accessibles sont également pointées par l’étude. C’est le cas de certaines parties de communes de la seconde couronne, non desservies par le métro (le nord d’Anderlecht, Boitsfort et Uccle), mais également, dans de larges parties de la première couronne, à Schaerbeek et Ixelles notamment.
Avec Belga – Photo : Belga/Olivier Vin