À vélo, la vitesse supérieure : l’édito de Fabrice Grosfilley

Ce jeudi, Fabrice Grosfilley évoque dans son édito les déplacements à vélo au sein de la Région bruxelloise, un mode de transport qui a la cote.

Petite devinette ? Qu’est-ce qui a augmenté de 64% en 2020, et d’encore  20% en 2021 ?

Non, ce n’est pas le prix de l’électricité. C’est le nombre de déplacements en vélo comptabilisés au sein de la Région bruxelloise. Il y a eu, en 2021,  5,5 millions déplacements à vélo officiellement recensés. Quand on parle de déplacements recensés, il s’agit des cyclistes qui passent devant l’une des bornes de comptage situées en Région bruxelloise. Bornes qui sont installées le long des principales pistes cyclables. Cela veut dire que dans les faits, le nombre de cyclistes est évidemment bien plus élevé. Mais 5,5 millions de déplacements à vélo sur une année, c’est 900 000 de plus qu’en 2020, et c’est donc un nouveau record.

Plus important que ce record, la tendance que ces bornes permettent d’enregistrer. Avant la crise de la Covid-19, la croissance du nombre de déplacements à vélo était d’environ 13% par an note l’agence Belga qui a sorti tous ces chiffres hier soir. Avec une augmentation de 64% en 2020 et 20% en 2021, on peut alors parler d’une forte accélération. Cela veut dire que le switch modal qu’a provoqué la Covid-19 chez un certain nombre de Bruxellois se confirme dans la durée. Ce qui n’est pas le cas en Brabant flamand par exemple, où les chiffres sont repartis à la baisse en 2021 après une année record en 2020.  Sur le compte Twitter “Brussels bike count”, vous pourrez voir où se trouvent ces fameuses bornes de comptage et quel trafic on y a enregistré jour par jour. Les deux pistes cyclables les plus fréquentées se trouvent le long du canal, au quai des Charbonnages et rue de la Loi, dans la portion entre Schuman et la petite ceinture. Sur ces deux points de comptage, on dépasse régulièrement les 3000 vélos par jour. Ce qui fait plus d’un million de passages à l’année.

Je ne suis pas en train de vous dire que le vélo va remplacer la voiture. Loin de là. En 2019, près de la moitié des déplacements se faisaient encore en automobile, et il y a un tas de bonnes raisons pour lesquelles de très nombreux Bruxellois continueront à préférer ce mode de transport. Mais la progression du vélo, qui était le parent pauvre de la mobilité bruxelloise, est une bonne nouvelle pour tout le monde. Y compris pour les automobilistes. Un vélo en plus, c’est un risque d’embouteillage en moins.

Petite confession personnelle. Depuis 3 ans, j’ai fait l’acquisition d’un vélo électrique et j’ai adopté ce mode de transport pour la très grande majorité de mes déplacements quotidiens. Ma vie professionnelle m’amène à parcourir 35 kilomètres par jour. En les faisant à vélo, je gagne du temps et évidemment de l’argent. Pourtant, Bruxelles n’est pas tout plat, et j’ai 54 ans. Mais ce n’est pas insurmontable.

■ Un édito de Fabrice Grosfilley