La commission régionale de la Mobilité sur le Métro 3 : “Il est pertinent de calculer les coûts de renoncement”

Cet instance est constituée de 49 experts en mobilité et a une compétence d’avis.

L’extension vers le nord de la future ligne de métro 3 continue de faire débat, alors que l’enquête publique se termine ce marin 5 avril. Selon la commission régionale Mobilité, le projet est trop cher pour un impact trop limité. C’est en tout cas ce qu’elle indique dans un nouvel avis. Elle demande à Bruxelles de “clarifier son financement”.

Crée en 2000, cette commission a pour mission d’étudier, d’évaluer et de formuler des avis ou recommandations concernant la mobilité. Ses avis sont constitués sur base d’un rassemblement d’expertises et de l’expérience des différentes parties. En terme de forme d’abord, elle regrette de n’avoir qu’un mois pour parcourir les milliers de pages d’enquête publique, ce qui est également dénoncé par les collectifs citoyens : “La Commission estime que la durée de l’enquête publique est très insuffisante pour lui permettre ainsi qu’aux Bruxellois.es de consulter et analyser la demande de permis et l’étude d’incidences“.

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“Augmentation des couts inquiétante”

Ensuite du point de vue du fond, la commission s’inquiète pour le coût du projet : “La Commission s’inquiète de l’augmentation des coûts totaux du métro 3 (extension Nord et axe Albert-Nord). Ceux-ci ont presque triplé depuis l’annonce du projet (850 millions en 2009), à plus du double (1,66 milliard) 10 ans plus tard (2019) pour atteindre 2,3 milliards en février 2022 )“.

“Dépassement à la charge des Bruxellois”

Elle demande “au Gouvernement, avant toute décision, de clarifier à la fois le coût de ce projet et son financement (…) La Commission rappelle que tout dépassement de budget sera à charge des Bruxellois.es et non du fédéral“.

“Rigidité”

De manière plus générale, la commission s’interroge sur la pertinence du projet : “La fin des travaux annoncée initialement pour 2018, a été reportée ensuite à 2022, puis à 2028, et aujourd’hui à 2032. La rigidité et le manque de résilience de ce genre de « grands projets » pose la question de leur pertinence dans le contexte actuel d’incertitudes et de transition (environnementale, économique, social, géopolitique etc.). Cela veut dire aussi que, pendant au moins 25 ans – entre la décision de lancer le projet et son éventuelle mise en service, l’offre de transport sur l’axe envisagé ne se sera pas améliorée substantiellement.

En conclusion, elle “estime pertinent de calculer les coûts de renoncement de l’extension nord“.

Bref, un nouvel avis inquiet sur un projet qui chamboulera la vie des Bruxellois sur les prochaines décennies.

T.D.

■ Les explications de Cathy Macaris, présidente de la commission régionale de Mobilité, dans Le 12h30