“Cette formule a épuisé toutes ses chances”, John Pitseys dénonce le blocage du Parlement bruxellois
Depuis 18 mois, le Parlement bruxellois fonctionne au ralenti, paralysé par des négociations régionales qui, selon le député écologiste John Pitseys, “ne sont pas seulement un fiasco politique, mais conduisent aussi à paralyser une institution importante”. Il était l’invité de Bonjour Bruxelles.
Le député Ecolo déplore le manque d’action concrète : “Tout le monde dépose des textes, mais depuis deux mois, l’ordre des travaux des commissions tourne à la parodie. Auditions bidon, visites des administrations, reports constants… Cela donne une mauvaise image du monde politique.”
Pour John Pitseys, ce blocage est le résultat d’un manque de confiance entre les partis : “C’est une paralysie réciproque. Il faut se mettre d’accord sur la future majorité et le vote d’un budget, mais ça fait 18 mois que ces négociations ressemblent à un appartement témoin : pas joli, et ça n’avance pas.”
Malgré ce contexte, certains dossiers pourraient pourtant évoluer, selon le député. Parmi eux, le financement des titres-services et la rémunération des aides-ménagères. Ecolo défend également un texte imposant un moratoire sur les friches publiques tant que la Région n’a pas défini une vision claire de la ville. “On a le droit d’être d’accord ou non avec ce texte, mais il n’est pas normal de ne pas délibérer après un jugement important donné”, insiste-t-il.
Concernant le budget et le débat du 24 novembre sur les douzièmes provisoires, John Pitseys rappelle : “Ecolo a toujours voté le douzième provisoire et continuera de le faire. Mais un douzième provisoire n’est pas un budget. C’est le budget qui est l’acte politique de la région.” Pour lui, l’objectif n’est pas de faire de la comptabilité, mais de “faire de la politique”.
Enfin, sur la possibilité de relancer les négociations avec le MR, John Pitseys se montre clair : “Pour moi, il ne faut plus gouverner avec le MR. Le terme ‘formateur’ est devenu un totem d’immunité, et cette formule a épuisé toutes ses chances.” Il souligne également le rôle controversé de certains responsables politiques : “Il y a une semaine alors qu’on avait une réunion importante entre plusieurs partis pour réfléchir à ce que pourrait devenir le cordon sanitaire, que faisait Georges-Louis Bouchez? Et bien, Georges-Louis Bouchez débattait avec le Vlaams Belang de fiscalité. Et il n’y avait pas que des désaccords.”
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Le député écologiste appelle donc à sortir de cette “parodie” et à permettre aux parlementaires d’exercer pleinement leur mandat.
■ Interview de John Pitseys, député régional bruxellois pour Ecolo au micro de Fabrice Grosfilley