Amnesty International dénonce la politique d’asile fédérale par une action place Poelaert

Ce jeudi matin, entre 8h00 et 8h45, Amnesty International Belgique a mené une action symbolique place Poelaert. Environ 70 militants se sont allongés sur le sol, emmitouflés dans des sacs de couchage, pour représenter les 1.800 demandeurs d’asile privés d’hébergement en Belgique.

Ces personnes devraient avoir un lit, une douche et de quoi se nourrir, mais elles sont contraintes de survivre en rue à cause des autorités”, dénonce Eva Davidova, porte-parole d’Amnesty International.

L’action s’est tenue deux jours avant l’entrée en vigueur du Plan grand froid, qui prévoit un renforcement temporaire de l’accueil pour les sans-abri. Or, depuis septembre, la ministre fédérale de la Migration, Anneleen Van Bossuyt (N-VA), a suspendu le financement fédéral de ce dispositif. Les CPAS de plusieurs grandes villes, comme Gand, Anvers, Charleroi, Liège et Bruxelles-Ville, recevaient jusqu’ici une subvention annuelle de 65.000 euros pour renforcer l’accueil hivernal.

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Amnesty International dénonce un choix politique du gouvernement fédéral, qu’elle accuse “d’abandonner délibérément ces personnes à la rue pendant les mois d’hiver”. L’organisation réclame le rétablissement des budgets fédéraux et l’accueil immédiat de tous les demandeurs d’asile ayant droit à une place d’hébergement.

Le gouvernement fédéral a déjà été sommé plus de dix mille fois de respecter le droit à l’accueil. Ce n’est pas une faveur, mais un droit humain”, insiste Eva Davidova.

De son côté, la ministre Anneleen Van Bossuyt (N-VA) reste inflexible. “Sous ce gouvernement, personne n’aura à dormir dans la rue s’il a déposé une demande d’asile en Belgique et s’il a légalement droit à un accueil”, lance-t-elle. “Sous la précédente législature, nous avons vu des situations comme celles du parc Maximilien; ce n’est plus le cas sous ce gouvernement.”
La ministre s’interroge également sur la politique alternative que proposent les militants. “Dire : ‘Venez tous ici et on verra bien’. Nous savons où cela mène”, rétorque-t-elle. “Nous choisissons de réduire les arrivées et d’augmenter les départs. De cette manière, nous pouvons mettre en place un accueil plus humain pour ceux qui y ont réellement droit.”

L’action a également rassemblé des avocats, travailleurs sociaux et membres d’autres associations engagées dans la défense des droits humains.

BX1 avec Belga – Images : Caravaggio

BX1
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