Hotspot de Forest : les 10 dirigeants sont condamnés à des peines allant de 5 à 8 ans
Le tribunal correctionnel de Bruxelles a condamné 10 jeunes hommes à des peines d’emprisonnement lourdes pour leur rôle de dirigeant dans le trafic de stupéfiants organisé en 2024 entre le square Jacques Franck à Saint-Gilles et la place Saint-Antoine à Forest.
Plusieurs arrestations immédiates ont été prononcées mercredi, tant à l’égard de certains condamnés défaillants que de trois dirigeants présents à l’audience. Deux d’entre eux, qui comparaissaient libres, ont été emmenés en centre de détention. Les peines prononcées mercredi pour les dix individus coupables de trafic de stupéfiants en qualité de dirigeant vont de 5 à 8 ans d’emprisonnement, soit des peines parfois plus élevées que celles requises par le ministère public le 10 septembre. La procureure avait demandé au tribunal d’établir des peines allant de 5 à 7 ans de détention.
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Le tribunal correctionnel a condamné S.B. (23), considéré par le ministère public comme le “haut de la pyramide” de l’association, à 7 ans de prison et à 48.000 euros d’amende. Malgré l’absence d’antécédents judiciaires, le jeune homme n’a bénéficié d’aucune mesure probatoire ou de peine de travail. “Seule une peine d’emprisonnement sévère et dissuasive s’impose”, a déclaré la présidente du tribunal. Deux dirigeants sur les 10 ont bénéficié d’une mesure de sursis probatoire.
La qualité de dirigeant a été établie par le tribunal pour les individus qui “donnaient des instructions à d’autres”, a expliqué la présidente du tribunal. La découverte d’argent liquide lors de perquisitions (28.000 euros pour B.A., 21 ans), de munitions ou le recours à des mineurs sur les points de ventes, ont été retenus comme autant de circonstances aggravantes par le tribunal.
16 prévenus
Le procès du “Hotspot de Forest” rassemblait 16 prévenus, dont onze de moins de 25 ans. Les six coupables pour la participation au trafic et à la vente de cannabis et de cocaïne, mais sans la qualité de dirigeant, ont été condamnés à des peines variables, allant de 5 ans à 40 mois de détention, parfois avec un sursis simple. La seule peine de travail prononcée mercredi est longue de 240 heures.
“Eût égard de la quantité importante de stupéfiants”, mais non spécifiée dans le prononcé du jugement, le tribunal a fixé les intérêts civils à 650.000 euros. Ce montant, réduit en proportion et diminué des sommes déjà confisquées aux désormais coupables, a été réparti entre les 16 prévenus. Leurs amendes vont de 800 à 100.000 euros par personne.
Le tribunal a estimé que l’association n’était pas suffisamment organisée pour être qualifiée “d’organisation criminelle”, mais a estimé que l’enquête policière avait démontré “sans équivoque” la vente, la supervision des ventes, le stockage, le conditionnement de cannabis et de cocaïne. L’association a vendu des stupéfiants à une “cadence effrénée”, a souligné la présidente du tribunal.
La période infractionnelle, initialement comprise entre février et novembre 2024, a été réduite par la présidente de la 47e chambre du tribunal correctionnel. Elle n’a cependant pas détaillé cette information à l’audience mercredi, le jugement complet étant trop long à prononcer.
La vente de stupéfiants pour laquelle les 16 prévenus ont été condamnés mercredi correspond à trois hotspots de Bruxelles : le square Jacques Franck (Saint-Gilles), la place Bethléem (Saint-Gilles) et la place Saint-Antoine (Forest). “La vente avait lieu sur un lieu spécialement choisi”, indique le jugement prononcé mercredi, qui reprend aussi plusieurs nourrices situées à proximité des lieux de vente.
La lourdeur des peines prononcées mercredi a choqué plusieurs avocats qui défendaient les jeunes prévenus présents à l’audience pour entendre leur jugement — les prévenus plus âgés étaient défaillants mercredi.
Lundi, un homme de 47 ans a fait opposition du jugement prononcé le 26 juin par la 47e chambre du tribunal correctionnel, qui l’a condamné par défaut à 15 ans de prison pour du trafic de cocaïne réalisé pendant 5 ans (de janvier 2019 à janvier 2024), soit une période infractionnelle au moins 5 fois plus longue que celle des jeunes dirigeants des hotspots de Saint-Gilles et Forest.
Belga
■ Reportage BX1





