Exclus du chômage et origine des demandeurs d’emploi: PS, Ecolo et PTB veulent entendre David Clarinval

Le PS, Ecolo et le PTB réclament des explications à la Chambre du ministre de l’Emploi David Clarinval (MR) sur deux polémiques de cette semaine, concernant les informations transmises par l’ONEm sur les exclus du chômage, ainsi que l’origine des demandeurs d’emploi.

David Clarinval devra assumer ses responsabilités et les conséquences de ses propos“, selon le Parti socialiste. Lundi, le vice-Premier MR a accusé les syndicats de “désinformation massive” sur les futurs exclus du chômage. Il a annoncé saisir l’Autorité de protection des données “quant à un usage abusif des fichiers en vue de propagande politique” et invité “les personnes qui se posent des questions à propos de leur allocation de chômage à s’adresser directement à l’ONEm“.

Il s’appuyait sur une vidéo virale sur les réseaux sociaux, dans laquelle une animatrice télé prétendait que la CSC l’incitait, dans un e-mail, à participer aux actions contre le gouvernement parce qu’elle était directement concernée, ce que l’ONEm lui aurait démenti. La CSC a entre-temps largement démonté ces allégations, dénonçant à son tour une “fake news” du ministre.
Les propos du ministre Clarinval “sont graves”, selon Sarah Schlitz. “D’abord envers les syndicats, qui sont les partenaires avec lesquels il doit négocier ses réformes. (…) Ensuite en invitant les citoyens à prendre contact avec l’ONEm alors qu’il est censé savoir qu’il ne dispose pas de toutes les informations relatives à tous les demandeurs d’emploi. (…) Cela mine à tout le moins et la confiance des citoyens envers les institutions qui ne savent plus vers qui se tourner.”

 

Graves propos sur la nationalité des demandeurs d’emploi

L’ancienne secrétaire d’État veut aussi que le ministre s’explique sur ses “graves propos sur la nationalité des demandeurs d’emploi“, à la suite d’un titre de Sudinfo mercredi confondant nationalité et origine étrangère. “Je tiens à rappeler à M. Clarinval qu’il est le ministre de tous les Belges, et pas uniquement de ceux qui ont deux parents belges”, souligne Sarah Schlitz.
Le vice-Premier ministre Engagés Maxime Prévot a lui-même dénoncé, concernant cette seconde polémique, le “raccourci inacceptable” fait dans la presse et “dans le chef de certains élus, qui eux-mêmes mélangent (à dessein ?) les concepts, entre le fait d’être d’origine étrangère et de ne pas être présenté comme Belge“.

Le député Ridouane Chahid (PS) a appelé à la démission du ministre Clarinval, tandis que sa consœur Sophie Thémont, à l’origine d’une question parlementaire qui a entraîné la sortie médiatique du ministre, se disait “révoltée” par la stigmatisation pratiquée selon elle par le ministre et le titre de presse.

 

Un ministre peut se tromper. Mais quand il ment deux fois, ce n’est plus une erreur, c’est une stratégie“, dénonce le PS sur les réseaux sociaux. “Un ministre a un devoir absolu de vérité. Quand la parole publique ment, c’est la démocratie qui recule. David Clarinval devra venir s’en expliquer au Parlement, assumer ses responsabilités et les conséquences de ses propos“, ajoute le Parti socialiste.

 

Dans son édition de jeudi, Sudinfo corrigeait les chiffres avancés, présentant ses excuses pour une “erreur d’interprétation née d’un malheureux malentendu entre le ministre et nous”. Sur Bel-RTL mercredi matin, David Clarinval affirmait encore que “moins de la moitié” des personnes qui allaient être exclues du chômage ces deux prochaines années “sont Belges en réalité”, ce que ne montrent pas les chiffres de la Banque Carrefour de la Sécurité sociale (BCSS) sur lesquels il se fondait. “Dire cela est un mensonge, M. Clarinval, un de plus”, a pointé la députée Sofie Merckx (PTB).

La FGTB appelle à la démission du ministre Clarinval pour mensonge

Le syndicat socialiste FGTB a appelé de son côté à la démission du ministre, pour avoir “menti à la population” dans une sortie de presse qu’il juge “xénophobe”, sur l’origine des personnes qui seront exclues du chômage. “Le ministre David Clarinval a inventé ce mercredi dans Sudinfo et sur RTL que 57% des chercheurs d’emploi en risque d’exclusion seraient des non-Belges. Sauf que David Clarinval a une définition très particulière: pour lui, il suffit d’avoir un père ou une mère d’origine étrangère pour être considéré comme non-Belge. Avec sa définition, le roi Philippe, Romelu Lukaku ou Stromae ne sont pas belges“, dénonce la FGTB dans un communiqué.

Commentant sur Bel-RTL des statistiques qu’il avait obtenues de la Banque Carrefour de la Sécurité Sociale (BCSS) sur “les risques de discriminations renforcées par la réforme du chômage”, M. Clarinval a affirmé que “moins de la moitié” des personnes qui allaient être exclues du chômage ces deux prochaines années “sont belges en réalité”, ce que ne montrent pas les chiffres de la BCSS. Cette présentation des chiffres avait aussi été faite dans des titres de Sudinfo, qui a entre-temps corrigé et présenté ses excuses.

Au sein du gouvernement, le vice-Premier ministre Engagés Maxime Prévot a dénoncé “un raccourci inacceptable”, “y compris dans le chef de certains élus qui eux-mêmes mélangent (à dessein?) les concepts, entre le fait d’être d’origine étrangère et de ne pas être présenté comme belge“. Dans l’opposition, PS, Ecolo et PTB ont réclamé des explications du ministre MR à la Chambre.

 

Le ministre Clarinval “s’oppose à toute stigmatisation”

David Clarinval a réagi aux accusations, en soulignant qu’il s’opposait “à toute stigmatisation”. “Pour clarifier : les chiffres que j’ai communiqués sur les futurs exclus du chômage, en réponse à une question parlementaire de Sophie Thémont, concernent bien l’origine, et non la nationalité, et se basent sur les données objectives de la Banque Carrefour de la Sécurité sociale“, indique le vice-Premier ministre MR, dans un message sur le réseau X. “Comme je l’ai répété à plusieurs reprises, je m’oppose à toute stigmatisation. Mon rôle est de défendre tous les travailleurs et toutes les personnes à la recherche d’un emploi, sans distinction“, ajoute-t-il.

Dans sa réponse parlementaire, David Clarinval affirme que la discrimination à l’embauche doit être “combattue activement”, appelant à des contrôles stricts et des sanctions contre les entreprises qui s’en rendraient coupables. Il invite aussi à une approche préventive en sensibilisant les jeunes dès l’école aux valeurs d’égalité, de diversité et de respect.

 

Avec Belga – Photo Belga

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