Documents manquants, manque de prudence : ce que révèle le cinglant rapport de la Cour des comptes sur le Métro 3

Un auditeur de la Cour des comptes a présenté ce lundi devant les députés bruxellois le retentissant rapport de la Cour sur le chantier du Métro 3. Il a notamment expliqué que plusieurs documents n’avaient pas été remis par la Stib dans le cadre de l’audit. Suite à ces révélations, des députés appellent à la mise sur pied d’une commission spéciale et à l’audition des représentants de la société de transport bruxelloise. Retour sur ce que révèle ce rapport.

Un constat, d’abord, posé par la Cour des Comptes il y a déjà une dizaine de jours : la viabilité financière du Métro 3 n’est pas assurée. Le rapport pointe de nombreux dysfonctionnements qui ont mené aux surcoûts faramineux que le projet connaît aujourd’hui – estimé à 1,3 milliard d’euros en 2015, il est à présent évalué à 4,8 milliards. Il y est question de manque de transparence et de prudence, d’études préliminaires insuffisantes et d’absence de coordination. La Cour pointe également des soucis de légalité dans la gestion des marchés publics. Par exemple, la société chargée de se prononcer sur la faisabilité du projet était également celle qui obtiendrait le marché en cas de faisabilité, de quoi poser des questions en termes de conflit d’intérêt.

La STIB n’est pas la seule visée par ce rapport. Sont aussi visés Beliris ainsi que les entrepreneurs impliqués dans le projet. “Nos conclusions ne visent pas seulement le projet Métro 3, mais constituent aussi une feuille de route pour les futurs grands projets d’infrastructures“, a déclaré l’auditeur de le Cour Olivier Hubert.

Découvrez ici le rapport dans son intégralité

Plusieurs documents non remis par la Stib

Au-delà de ces dysfonctionnements, la Cour pointe aussi des documents non remis par la Stib dans le cadre d’un audit. “La Cour des comptes constate un manque de transparence dans la gestion du projet, avec des difficultés d’accès aux informations budgétaires et une gestion administrative des marchés publics déficiente. La Stib n’a pas été en mesure de fournir des dossiers complets, rendant difficiles le contrôle et le suivi des marchés“, révèle le rapport. Devant la Commission Finances et Mobilité ce lundi, l’auditeur a été un pas plus loin. “La Stib a expliqué avoir retrouvé des archives papier dans les caves du bâtiment CCN, avant de préciser que des pièces avaient, sans doute, été égarées lors du déménagement“, a-t-il détaillé. Néanmoins, selon le conseiller, il n’est pas question d’infractions pénales.

Contactée par le journal L’Echo dans la foulée de cette commission, la Stib assure n’avoir rien à cacher et, bien qu’elle reconnaisse la “lenteur de la transmission de certains documents liés à des marchés passés il y a plus de dix ans“, affirme faire “de son mieux dans la mesure de ses possibilités pour faciliter l’audit de la Cour des comptes“.

Suite à ces nouvelles révélations, une commission spéciale devrait être mise sur pied par les députés bruxellois afin d’auditionner les acteurs de ce dossier.

Interview | Sofia Bennani sur le rapport cinglant de la Cour des Comptes : “Il faut que la Stib soit auditionnée”

Retrouvez l’audition d’Olivier Hubert, auditeur à la Cour des comptes, devant la Commission Finances et Mobilité du Parlement bruxellois ce lundi 20 octobre 2025 :

 

V.d.T. – Photo : Belga 

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