Des Auderghemois mobilisés contre un projet immobilier sur un ancien complexe sportif: “Il a été reconquis par la nature”
Le projet immobilier “Grand Forestier” à Auderghem suscite toujours la polémique. Le site hébergeait autrefois un complexe sportif mais depuis de longues années, la nature y a repris ses droits. Des riverains ont lancé une pétition pour préserver la biodiversité. Le projet de construction est, lui, soumis à l’enquête publique.
Chasse aux signatures ce lundi dans le parc Tenreuken à Auderghem. Roxane et d’autres riverains lancent une pétition. Objectif : faire annuler la construction de logements dans le quartier de l’avenue du Grand Forestier. “C’est un projet qui est complètement anachronique. On n’a plus beaucoup d’espaces verts dans Bruxelles. Il y a vraiment une accélération de la destruction de ces habitats“, déplore Roxane Verdikt.
Les nouveaux logements prendraient la place d’un ancien complexe sportif sur lequel la faune et la flore se sont installées depuis longtemps. Un site enclavé entre deux zones Natura 2000, la Forêt de Soignes et la vallée de la Woluwe. Les batraciens, rapaces et chauves souris transitent par cet endroit. “Le terrain de football est d’une biodiversité incroyable parce qu’il a été reconquis depuis 24 ans maintenant par la nature et donc c’est un rare habitat d’une prairie sèche. Il n’y en a plus beaucoup à Bruxelles“, rappelle l’habitante.
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Le projet traîne depuis 2016 et a été modifié cinq fois. A l’origine, il était prévu d’installer 115 logements. Mais face au refus des riverains et des autorités communales, le promoteur a été contraint de revoir sa copie. Le dernier plan prévoit donc 51 logements répartis en quatre lots ainsi qu’un parking souterrain.

pour les riverains et les défenseurs de l’environnement, c’est encore trop. “C’est quand même toujours de gros blocs qui s’installent le long ou autour d’une voirie qui traverse le site“, regrette Karin Stevens, administratrice de Bruxelles Nature.
Le promoteur immobilier n’a pas encore répondu à nos sollicitations. De leur côté, les habitants de l’avenue du Grand Forestier espèrent toujours trouver une issue à cette situation. “On peut quand même se mettre à réfléchir. Peut-être que l’affectation ici n’est pas adéquate, peut-être qu’on doit aller vers une affectation plus intéressante par rapport à la biodiversité“, réagit l’administratrice.
La démarche semble complexe. En attendant, les riverains tentent de faire annuler le projet. L’enquête publique court jusqu’au 8 octobre.
■ Reportage de Joachim Vincent, Adeline Bauwin, Marjorie Fellinger et Stéphanie Mira





