“Son sourire habitait le quartier” : émotion et colère au coeur de la cérémonie d’hommage à Fabian ce jeudi
Trois jours après le décès du jeune Fabian, fauché par une voiture de police dans le parc Elisabeth à Ganshoren, plus de 300 personnes se sont recueillies lors d’une cérémonie d’adieu organisée ce jeudi par les proches du garçon.
Ce lundi vers 17h50, Fabian circulait sur une trottinette, lorsqu’il a été percuté par une voiture de police alors qu’il était poursuivi par le véhicule dans le parc Elisabeth. Bien que les secours aient essayé de réanimer la victime, l’enfant est décédé à l’hôpital. Fleurs et mots d’hommage sont venus orner en nombre le sol du parc, où était posé le cercueil.
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Une minute de silence a été observée, dans une atmosphère chargée d’émotion, avant que la famille de Fabian ne porte le cercueil jusqu’au corbillard. “Il était doux, joyeux, curieux. Il aimait apprendre, jouer, rire avec ses proches. Son sourire habitait le quartier. Sa présence remplissait la maison”, a confié sa famille.
“Quel danger représentait Fabian?”
Cet incident soulève de nombreuses interrogations, notamment est-ce que l’aspect de “proportionnalité” a été respecté par la police? Une enquête menée par le Comité P (la police de la police) a été ouverte. Cette défiance envers les forces de l’ordre était plus que jamais présente ce midi. “Police, criminelle”, ont scandé certains participants.
Du côté de la porte-parole de la famille, Binta Liebman Diallo, on s’interroge : “Où était la proportionnalité? Quel danger représentait Fabian?”. Celle-ci a largement dénoncé le comportement disproportionné des agents de police en fonction lors des faits.
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Solayman Laqdim, lors de son discours, a expliqué être “abasourdi par le silence” des décideurs politiques. Selon lui, ce silence ne reconnaît pas “le problème structurel” présent à Bruxelles entre les jeunes et la police. Le décès de Fabian n’est pas un simple fait divers et s’ajoute à une liste de décès liés à l’action policière “qui commence à être longue”, a estimé le délégué général aux droits de l’enfant de la Fédération Wallonie-Bruxelles. “Nous attendons que lumière soit faite”, a-t-il appuyé.
Une collecte de fonds a par ailleurs été lancée par Simon Steverlinck, membre du collectif Heroes For Zero. L’argent récolté sera intégralement reversé à la famille pour contribuer aux frais de l’enterrement.
■ Reportage de Lisa Saint-Ghislain, Nicolas Scheenaerts et Stéphanie Mira





