Les vélos interdits sur le piétonnier: “Il est grand temps de trouver des solutions qui ne traitent pas les cyclistes comme des parias”
Outre l’inquiétude sur le manque de financement,une dizaine d’associations cyclistes s’adressent dans une lettre ouverte à la nouvelle majorité de la ville de Bruxelles. Dans l’accord de majorité présenté, on peut en effet lire que les cyclistes, les utilisateurs de trottinettes et autres deux-roues ne seront plus les bienvenus dans la zone piétonne du boulevard Anspach.
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“Les accidents sont en augmentation”
Un choix incompréhensible pour les douze signataires de la lettre. “Cette décision intervient dans un contexte marqué par une augmentation dramatique des accidents graves impliquant des cyclistes”, est-il écrit. En effet, deux accidents graves sont intervenus au niveau de la Barrière de Saint-Gilles le 5 décembre dernier et à Forest une semaine plus tard. “Le message adressé aux cyclistes semble être qu’ils sont eux-mêmes le danger et qu’ils doivent se contenter de ‘routes alternatives’ au milieu d’un trafic motorisé intense.”
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Les cyclistes vont désormais devoir passer par la rue de Laeken, la rue Van Artevelde et celle d’Anderlecht. Bien qu’il soit parallèle à la zone piétonne, cet axe n’est pas idéal pour plusieurs raisons. “Ces rues sont encombrées par un trafic motorisé dense avec des bus circulent dans les deux sens. Les automobilistes ne respectent pas l’interdiction de dépassement et roulent souvent trop vite. De plus, la chaussée est parsemée de nids-de-poule. Plusieurs grands chantiers augmentent les risques liés à la présence de camions de chantier et les embouteillages.” Ces différents points démontrent pour “les cyclistes ne connaissent pas de véritable itinéraire alternatif”.
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Quelles solutions pour les deux roues ?
Les organisations veulent tendre la main aux administrations. Mais les divergences sont nombreuses. “Nous devons définir les priorités correctement”, poursuivent-ils. La sécurité de tous est au centre des solutions. “Les cyclistes doivent adapter leur comportement et rouler à une vitesse réduite. Les campagnes médiatiques menées par la police avec l’officier cycliste David Stevens ont été très utiles pour renforcer cette perception. Tant que les cyclistes respectent ces règles, les piétons et les cyclistes peuvent cohabiter dans cet espace.”
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Dans son accord de majorité, les échevins assuraient avoir des ambitions à la fois pour les piétons et les cyclistes. “Il est grand temps de trouver des solutions qui ne traitent pas les cyclistes comme des parias.” Pour cela, les signataires demandent à la majorité de faire un pas en arrière dans sa politique cyclable.
Rédaction