Ommegang, un projet belge de recherche scientifique pour détecter les mini-trous noirs
Ceux-ci pourraient en effet expliquer en partie ce qui compose la matière noire dans l’univers.
Des scientifiques de l’Université Libre de Bruxelles (ULB) et de l’Observatoire Royal de Belgique (ORB) participent au projet scientifique Ommegang, ont annoncé vendredi les deux institutions. Leur projet, malgré son nom, n’est pas lié au folklore bruxellois, mais est destiné à détecter les mini-trous noirs qui passent près de la Terre.
La matière noire, qui compose près d’un quart de l’univers, semble assurer la cohésion des galaxies grâce à une composante gravitationnelle invisible aux yeux des télescopes. Sa composition reste jusqu’ici énigmatique. L’une des hypothèses scientifiques est que cette matière noire pourrait être constituée de mini-trous noirs primordiaux, extrêmement denses et formés au début de l’univers. Selon cette théorie née dans les années 1970, ces mini-trous noirs ont une masse très importante (de plusieurs milliards de tonnes), mais sont quasiment indétectables en raison d’une gravité très faible. Une étude récemment publiée indique que le passage de ces mini-trous noirs, en deçà de la distance Terre-Lune, pourraient perturber les orbites des satellites de positionnement GNSS, comme les satellites GPS et Galileo.
Le champ de pesanteur de la Terre pourrait également connaître des variations, détectables par des gravimètres supraconducteurs, capables de mesurer la pesanteur au centième de milliardième près. Or, l’ORB possède une expertise dans le traitement des données GNSS et dans la mesure de la pesanteur. L’Observatoire a par ailleurs géré deux gravimètres supraconducteurs, à Membach et Rochefort, avec respectivement 28 et 10 ans de données accumulées. Grâce à ces données et celles d’autres observatoires internationaux, l’ORB et l’ULB vont poursuivre leur projet, sans autre expérience coûteuse. “Ce projet interdisciplinaire est une façon inédite de faire de la science, et nous nous attendons à de nombreux résultats féconds”, se réjouit Sébastien Clesse de l’ULB.
Belga