Le procès d’un ingénieur prévenu pour avoir empoisonné son ami au thallium débute mercredi

Tribunal de police Belga Laurie Dieffembacq

L’homme est suspecté d’avoir empoisonné G. à l’aide de thallium, un poison qui détériore lentement les fonctions vitales et de manière irréversible.

Le tribunal correctionnel de Bruxelles entamera mercredi matin le procès de Jean-François G., un ingénieur biochimiste prévenu pour tentative d’assassinat sur l’un de ses meilleurs amis.

La santé de la victime, un Ucclois d’une trentaine d’années, avait commencé à se détériorer en août 2021, avait relaté la RTBF fin février. Le jeune homme, qui travaillait sur son mémoire de fin d’études, avait été hospitalisé, son état se dégradant de plus en plus. Ce n’est qu’en mai 2022 que les médecins avaient diagnostiqué une intoxication au thallium. Un tube de crème pour le corps, infesté de ce poison mortel, avait alors été retrouvé dans les effets personnels du patient. Le thallium est un métal qui ressemble à du plomb et qui est utilisé pour la fabrication de thermomètres, notamment. Face à ce qui ressemblait à un empoisonnement par l’intervention d’un tiers, l’hôpital avait contacté la police et une enquête avait débuté. Elle avait rapidement mené à l’un des meilleurs amis de la victime, un ingénieur biochimiste du même âge que celle-ci, vivant à Woluwe.

Inséparables

Les enquêteurs avaient découvert qu’il avait commandé, via internet, une grande quantité de thallium, et l’analyse de son ordinateur avait montré qu’il avait réalisé des recherches sur le Novitchok, l’agent neurotoxique qui avait été utilisé pour empoisonner l’opposant russe Alexeï Navalny. Le 17 juin 2022, Jean-François G. avait été inculpé de tentative d’assassinat et placé sous mandat d’arrêt, avant de bénéficier d’une détention sous bracelet électronique.

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Le 19 mars dernier, il avait été libéré à la suite d’une erreur de procédure. Il nie toute implication dans cette affaire. Il aurait affirmé avoir acheté le thallium pour exterminer des rats dans un ancien chalet de famille. Les expertises psychiatriques n’ont mis en évidence aucun trait de caractère pervers ou sadique chez le prévenu. Quant à la victime, elle subit toujours les effets dévastateurs et irréversibles du thallium, qui provoquent une dégénérescence du système nerveux. Son état de santé est critique. À l’aube du procès, le mobile du crime reste flou. Les deux jeunes hommes sont issus de la haute bourgeoisie, tous deux de nationalité française et fils de hauts gradés dans l’armée. Ils s’étaient rencontrés sur les bancs du Lycée français de Bruxelles, à Uccle. Selon des témoins, ils étaient presque inséparables depuis, partant régulièrement en vacances ensemble aux sports d’hiver et pratiquant le tennis dans le même club.

Belga

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30 septembre 2024 - 11h56
Modifié le 30 septembre 2024 - 11h56