Crise chez Audi Brussels : le dialogue social au point mort, les syndicats portent l’affaire en justice
La réunion de concertation entre direction et syndicats, organisée mercredi matin, n’a abouti à aucune avancée.
Accusant la direction d’avoir outrepassé son droit en fermant l’usine, les syndicats ont décidé de contester le lock-out en justice. Une procédure de conciliation sociale, avec désignation d’un médiateur, a également été annoncée.
Initialement constructive, la réunion a rapidement “dégénéré”, d’après le délégué FGTB Pascal Debrulle. Les syndicats ont posé comme condition première le paiement des salaires, arguant que la situation actuelle résulte d’un lock-out imposé par la direction, et non d’une grève. “Nous avons fait un geste, hier (mardi, NDLR) en restituant les clés des véhicules (qui avaient été confisquées la semaine dernière par les syndicats, NDLR). La direction doit maintenant changer son fusil d’épaule”, a souligné le syndicaliste.
La direction, de son côté, exige une reprise immédiate du travail dès jeudi, avec un retour à la normale tant en termes de volume que de qualité de production, à savoir 12 voitures par heure et deux équipes. Une exigence jugée “irréaliste” par les syndicats, qui préconisent un retour progressif à la normale. Les salaires des travailleurs ne sont plus versés depuis le début de la semaine, après l’annonce par la direction de la fermeture de l’usine la veille.
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Au cours de la réunion de concertation, la direction a évoqué la possibilité d’examiner fin septembre le paiement des salaires (à partir du 9 septembre), mais uniquement si “la production et la qualité sont au rendez-vous”.
Une proposition jugée “inacceptable” par les syndicats. “La direction voulait mettre la carotte et le bâton, mais je suis sûr que cette carotte-là n’est pas du tout comestible”, a raillé Ludovic Pineur, secrétaire permanent CNE Industrie. Face à cette impasse, les syndicats ont annoncé leur intention de contester le lock-out devant les tribunaux. Lundi, les centrales syndicales avaient déjà mis la fédération des entreprises technologiques, Agoria, en demeure de faire respecter l’accord et mettre fin au blocage de la direction. Cette mise en demeure a expiré aujourd’hui/mercredi vers 14h. Conformément à la charte de stabilité sociale propre au secteur, une procédure de conciliation sera lancée demain/jeudi auprès du SPF Emploi, avec la désignation d’un médiateur indépendant, a précisé Ludovic Pineur.
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Belga
■ Reportage d’Anaïs Corbin, Marjorie Fellinger et Corinne De Beul