Protestation contre des chèques-repas basés sur le taux d’absentéisme chez XLG Home
La CSC et la FGTB s’insurgent contre la mise en place depuis le 1er avril d’une distribution de chèques-repas aux aides-ménagères de l’entreprise XLG Home selon leur taux d’absentéisme. Les syndicats parlent de discrimination, alors que la société estime cette mesure nécessaire pour faire face à une hausse des coûts à la suite de la réforme des aides-ménagères initiée en début d’année.
Selon les syndicats, XLG Home conditionne la valeur des chèques-repas octroyés à la présence ou non des aides-ménagères. “Si elle tombe malade, une aide-ménagère peut ainsi passer de 4,70 euros avant cette réforme à 2,18 euros. Et il lui faudrait au moins deux mois pour retrouver un chèque-repas de 5 euros”, rapporte le secrétaire adjoint de la FGTB, Christian Gomez. “C’est une pratique discriminatoire, qui a été mise en place sans l’accord des syndicats.”
Concrètement, les aides-ménagères de XLG Home, qui sont environ 4.000 en Wallonie et à Bruxelles, bénéficient depuis le 1er avril de chèques-repas augmentés de 4,70 euros à 5 euros. Mais, en cas de taux d’absentéisme de plus de 10% sur un mois, ces chèques diminuent à 2,18 euros. La situation est réévaluée chaque trimestre. “L’inspection du travail aura son mot à dire, car cela bouleverse également le système de cotisations sociales et pourrait être répercuté dans les impôts des bénéficiaires de ces chèques-repas”, estime Christian Gomez de la FGTB. L’entreprise dit pour sa part être dans la légalité. “Nous estimons être dans notre bon droit”, répond le porte-parole de XLG Home, Jérôme Paquot.
Absence de concertation sociale
“Le taux d’absentéisme a doublé en cinq ans. Il est de 33% dans le secteur des aides-ménagères et des entreprises de titres-services disparaissent chaque semaine. Il fallait donc trouver une équation pour satisfaire les aides-ménagères et maintenir les coûts.” XLG Home justifie cette décision par une hausse des coûts depuis la réforme des aides-ménagères en Wallonie. “En janvier 2024, la ministre Christie Morreale (ministre wallonne de l’Emploi, NDLR) a annulé les frais complémentaires et proposé une compensation d’un euro supplémentaire sur le prix des chèques”, rappelle Jérôme Paquot.
“Mais les nouvelles obligations imposées par la réforme (coûts de transport, visite médicale…) représentent 35% de cet euro supplémentaire. Cela signifie qu’à politique équivalente, nos coûts sont supérieurs.” Les syndicats ne nient pas cette situation, mais s’inquiètent de l’absence de concertation sociale. “Il y en avait auparavant, mais cela a changé en quelques années. XLG Home a passé en force la dernière convention collective de travail (CCT), signée par un seul syndicat, ce que nous avons contesté auprès du SPF Emploi. Nous attendons que la direction revoie sa position”, explique le représentant du syndicat socialiste.
La CSC et la FGTB prévoient jeudi matin de présenter les témoignages d’aides-ménagères dénonçant cette pratique. D’autres actions ne sont pas exclues à l’avenir, selon l’état des discussions avec la direction. Si l’entreprise évoque une prochaine réunion, les syndicats indiquent pour leur part ne pas en avoir été informés.
Belga