La Flandre présente son projet pour le Ring : une bande en plus à Wemmel, une route parallèle à Zaventem
Le gouvernement flamand a validé en conseil des ministres, voici deux semaines, son scénario privilégié pour le réaménagement du nord du Ring de Bruxelles, dossier tentaculaire qui devra encore être négocié avec la Région bruxelloise.
Cela fait de nombreuses années que la Flandre réfléchit à un réaménagement complet du Ring de Bruxelles, et plus particulièrement de l’axe au nord de la capitale. Outre les réaménagements liés à l’installation d’écoducs et de ponts cyclistes et piétons au-dessus de cette autoroute empruntée par des dizaines de milliers de véhicules chaque jour, la Région flamande a lancé depuis 2018 des discussions avec les communes, la Région bruxelloise et la population autour de divers scenarii pour rendre le trafic plus fluide sur le Ring et aux alentours.
Le gouvernement flamand a finalement validé en conseil des ministres, à la mi-juillet, son projet pour réaménager le Ring de Bruxelles. L’annonce a été faite ce vendredi par la ministre flamande de la Mobilité Lydia Peeters (Open VLD) et les détails ont été présentés par De Werkvennootschap, l’agence en charge de la coordination des travaux de mobilité en Flandre.
Une voirie parallèle pour le trafic local à Zaventem
Concrètement, le gouvernement flamand souhaite la création d‘une voirie parallèle au Ring dans la zone de Zaventem, pour séparer le trafic de transit du trafic local. Cette voirie parallèle, qui permettrait notamment de rejoindre l’actuelle sortie de la Henneaulaan ou de l’A201 vers l’aéroport, serait sur deux voies et limitée à 70 km/h, alors que le Ring serait plus direct, sans autre sortie, et s’installerait sur trois voies.
Aucun réaménagement ne serait prévu, par contre, entre le viaduc de Vilvorde et l’échangeur avec l’A12 vers Willebroek, même si le gouvernement flamand confirme toujours examiner la possibilité d’installer sur cet axe une quatrième bande de circulation, sur le long terme.
Une 4e bande et une sortie supprimée à Wemmel
Enfin, entre l’A12 et l’échangeur avec l’E40 à Grand-Bigard, une quatrième bande de circulation est bien considérée pour fluidifier le trafic dans la zone dite de Wemmel. La disposition des entrées et des sorties sera aussi différente, prévient Marijn Struyf, porte-parole de De Werkvennootschap, à Bruzz et Het Nieuwsblad. La Limbug Stirumlaan à Wemmel ne sera plus connectée au Ring et il ne sera donc plus possible d’entrer ou de sortir de l’autoroute via cette sortie n°8 actuelle. La sortie n°9 vers la chaussée de Bruxelles et l’avenue de l’Exposition deviendra, quant à elle, “un complexe complet de carrefours : vous ne pourrez plus entrer sur le Ring que d’un seul côté”, précise Marijn Struyf. Toujours dans son projet, la Région flamande souhaite créer deux écoducs de 90 m et de 180 m de large dans la forêt du Laerbeek.
La commune de Jette avait lancé en juin dernier une pétition pour déclarer son opposition à la fermeture pure et simple de la sortie n°8. L’autorité locale estime en effet qu’une telle modification de la circulation risque d’entrer plus de trafic de transit dans un quartier déjà saturé aux heures de pointe. La commune ajoutait également qu’un élargissement du Ring à cet endroit risque de toucher le bois du Laerbeek, espace vert naturel et protégé par Natura 2000.
► Voir notre dossier du 25 mai 2021 | Vers la suppression de la sortie 8 du Ring : les communes partagées entre crainte et soulagement
Début des travaux en 2025 ?
Le projet flamand est désormais sur la table, mais il reste encore de nombreuses étapes avant que d’éventuels travaux puissent commencer. Un projet de plan régional d’aménagement du territoire doit désormais être élaboré par De Werkvennootschap. Il sera suivi d’une enquête publique, à laquelle la Région bruxelloise et les communes pourront participer. Marijn Struyf précise ainsi à Bruzz qu’aucun accord politique n’a été signé entre la Région bruxelloise et la Flandre, “mais il y a certainement eu une consultation préalable”, devine-t-il.
Après cette enquête publique, De Werkvennootschap devra demander les permis nécessaires et lancer la recherche d’un partenariat privé-public pour financer les investissements de ce projet qui s’annonce important. La Flandre espère pouvoir démarrer les travaux de réaménagement en 2025.
Gr.I. – Photo : Belga/Bruno Fahy