Les files de demandeurs d’asile s’allongent devant le Petit Château, le fédéral annonce un nouveau centre
Jusqu’à 150 demandeurs d’asile dorment chaque nuit devant l’entrée du centre Fedasil, avec l’espoir d’obtenir une place d’accueil dès le petit matin.
La situation continue d’être critique à l’entrée du Petit Château, le centre d’arrivée pour demandeurs de protection internationale en Belgique, géré par Fedasil. Devant le bâtiment bruxellois, les files s’allongent au fil des jours, face à la difficulté pour les services fédéraux d’assurer une place d’accueil à chacun. 150 personnes ont ainsi dormi dans la rue, dans la nuit de lundi à mardi, en espérant obtenir une place dès la première heure.
Ce mardi matin, près de 130 personnes vulnérables, dont une trentaine de mineurs non-accompagnés (MENA), étaient présentes dans la file prioritaire devant l’entrée du Petit Château. Un chiffre anormalement élevé, qui confirme la difficulté de ces dossiers de demande d’asile. Dans l’autre file, des dizaines et des dizaines d’hommes qui risquent encore de devoir patienter longtemps : depuis le 18 mai dernier, faute de place libre, les hommes isolés ne sont plus accueillis en priorité dans les centres Fedasil.
Et dans les files, face à cette attente, des tensions apparaissent. “La frustration augmente au fil des jours. Il y a des agressions, de la violence… Certaines personnes attendent patiemment, mais sont aussi résignées”, explique Isabelle Plumat, directrice du centre du Petit Château.
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Du côté du gouvernement fédéral, la secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration Nicole De Moor (CD&V) a annoncé la prochaine ouverture, en août, d’un centre d’accueil de 750 places dans la caserne de l’armée à Berlaar, en province d’Anvers. Elle a également confirmé une accélération des traitements de dossiers de demandes d’asile et proposé la création d’un centre d’accueil à destination des personnes qui ont déjà demandé l’asile dans un autre pays européen, afin de préparer leur retour dans ce pays, comme le prévoit la procédure de Dublin.
Les associations humanitaires qui aident les demandeurs d’asile s’interrogent pour leur part sur ces décisions du fédéral et demandent des solutions d’urgence pour éviter que des dizaines de personnes continuent de dormir chaque nuit devant le Petit Château.
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■ Reportage de Meryem Laadissi, Yannick Vangansbeek et Laurence Paciarelli.