Le Giec prévient d’impacts graves sur le climat : “À Bruxelles, les vagues de chaleur pourront être plus fréquentes”
Le second volet du sixième rapport d’évaluation du Giec a été dévoilé ce 28 février : il se concentre sur les impacts multiples et inquiétants du changement climatique sur le monde entier.
Romain Weikmans, chercheur à l’Institut finlandais des affaires internationales et enseignant à l’ULB, est l’un des rapporteurs du Giec, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. Le second volet de ce sixième rapport du Giec, dont il est l’un des rapporteurs, s’intéresse aux conséquences des épisodes climatiques extrêmes sur la nature et les populations. Les aspects sociaux et économiques de ce changement climatique sont également évoqués. Le rapport confirme que les populations vont devoir largement s’adapter dans les prochaines années pour faire face à ces épisodes extrêmes qui s’annoncent plus nombreux.
“Le risque majeur pour une personne habitant Bruxelles, c’est une augmentation de la fréquence et de l’intensité des vagues de chaleur. Pour les habitants hors des villes, ce seront surtout des problèmes liés aux inondations, liés aux vents, aux tempêtes…”, explique Romain Weikmans dans Le 12h30, sur BX1+. “Le phénomène du changement climatique rend les événements climatiques exceptionnels plus fréquents et plus intenses. Il va falloir s’attendre et se préparer à ce type d’événements dans le futur”.
Rénover les bâtiments
Ce sont principalement les populations les plus fragiles qui ressentent plus durement l’impact de ces épisodes climatiques. “Ces personnes subissent davantage cet impact par rapport aux personnes qui se trouvent dans des logements de meilleure qualité, mieux isolés. L’enjeu est désormais de répondre à ce qui nous arrive, de la façon la plus juste possible, à Bruxelles mais aussi à l’échelle internationale“, dit Romain Weikmans, qui estime que pour contrer les vagues de chaleur qui s’annoncent dans la capitale, il faut songer à “la rénovation des bâtiments pour qu’ils soient moins soumis à des surchauffes, mais aussi limiter l’ensoleillement dans les maisons et éviter l’installation de climatiseurs dans ces bâtiments”.
Actuellement, les températures dans le monde ont augmenté de +1,1 °C par rapport à la période préindustrielle (autour de 1850). Mais, prévient Romain Weikmans, “si on continue sur l’échelle actuelle, on se dirige vers +3 °C avec des impacts massifs. Nous devons viser la neutralité climatique à l’horizon 2050, soit la trajectoire prise par les pays de l’Union européenne. Mais même si on parvient à limiter de réchauffement à +2 °C, il y aura quand même des impacts importants. Il faut s’y préparer dès aujourd’hui”.
Gr.I. – Photo : Belga/Benoît Doppagne
■ Interview de Romain Weikmans, rapporteur du Giec, par Jim Moskovics et Vanessa Lhuillier dans Le 12h30.