Fermeture de Renault Vilvorde : un douloureux héritage, qui aura vingt-cinq ans dimanche
Ce 27 février marquera le vingt-cinquième anniversaire de la fermeture de l’usine Renault de Vilvorde.
Voilà un événement qui aura secoué le pays, il y a un quart de siècle : ce dimanche marquera les 25 ans de la fermeture de Renault Vilvorde… Alors même que rien ne laissait présager un tel drame : nous sommes le 27 février 1997, et malgré une situation financière peu encourageante, la direction locale de Renault se veut rassurante, et se félicite du choix de Vilvorde comme usine-pilote pour la nouvelle Mégane, quelques mois auparavant.
Mais ce jeudi-là, les ouvriers s’étonnent : de nombreux véhicules sont évacués du parking où ils sont stockés, tandis qu’un conseil d’entreprise extraordinaire est convoqué, et une conférence de presse.
Le début d’un long bras de fer
La direction annonce alors la fermeture de l’usine, évoquant une “rationalisation de sa production“, entraînant la perte d’emploi de plus de 3.000 travailleurs. Les délégués syndicaux réagissent immédiatement, et occupent le site. Ils confisquent aussi les clés de 5.000 véhicules déjà assemblés.
Le bras de fer entre travailleurs et direction durera cinq mois, marqué par des grèves (y compris une au niveau européen de toutes les usines Renault), des manifestations et des boycotts organisés par des communes et des administrations. La Commission européenne s’en mêle aussi, estimant que la manière don les choses ont été menées s’oppose à une de leurs réglementations.
Mais rien n’y fera : “la décision est irrévocable“, tranche le président de Renault.
Une brève reprise de l’activité
Nous sommes en avril 1997 : le tribunal du travail de Bruxelles déclare nuls la fermeture du site et les licenciements, ce que confirme également le tribunal français de Nanterre. Le travail reprend le 14 avril au matin, au sein de l’usine de Vilvorde, mais la production est arrêtée quelques heures plus tard, dans l’après-midi. Elle ne reprendra plus.
Malgré une nouvelle victoire juridique en France, le mouvement s’essouffle en Belgique. Fin mai, 87% du personnel opte par référendum pour un plan social avec des prépensions et des reclassements. Un plan approuvé en juillet : l’usine ferme définitivement.
Quel héritage ?
Alors, quel héritage subsiste de ce drame social ? La Loi Renault, en premier lieu : née en 1998, elle encadre désormais de manière plus stricte les licenciements collectifs. Et ce alors même que d’autres fermetures dans le secteur automobile suivront dans les années 2000 : VW Forest (2006), Opel Anvers (2010) et Ford Genk (2014).
► Décryptage | À quoi sert la loi Renault ? Réponse dans #M (31/01/2018)
Le site de l’usine Renault à Vilvorde, lui, existe toujours est entame sa dépollution depuis quelques mois. Il devrait devenir un hôpital, dans les années à venir.
■ Les explications d’Arnaud Bruckner dans Le 12h30