Les traiteurs, également impactés par les nouvelles mesures
Ce vendredi, le gouvernement annonçait, à l’issue du comité de concertation, que les cafés et restaurants fermeront, pour une durée d’un mois. De même, les réceptions et les banquets organisés par un service traiteur ou de catering professionnels sont également interdits. La mesure vaut pour toutes les réceptions du pays, sauf lorsqu’elles ont lieu dans les hôtels pour les clients qui y séjournent, et dans le cadre de funérailles, limitées à maximum 40 personnes.
Une décision qui impacte lourdement le secteur des traiteurs, qui peinait déjà à se relever. “Un carnet de commandes, ça se construit d’avance. Quelque part, nous, depuis le mois de mars, on n’a pas connu de véritable reprise. On tourne, en ce qui nous concerne, à -95% de notre chiffre d’affaire. On est à plat au niveau des commandes, l’agenda ne se remplit pas, il y a une psychose générale, et le marché est à terre”, réagit Arthur Renwart, administrateur délégué d’Artfood, entreprise traiteur basé à Laeken.
Si Arthur Renwart pense que la décision était justifiée, au vu du nombre de cas à Bruxelles, il demande aux gouvernants “que le treizième mois ne soit pas réclamé cette année ; que les congés payés ne soient pas réclamés, car on n’a eu aucune rentrée depuis le mois de mars ; on voudrait réclamer aussi des exonérations d’ONSS ; et surtout des perspectives, c’est-à-dire que le chômage économique pour force majeure s’arrête au 31 décembre, et on est aujourd’hui complètement dans le flou pour 2021”
Une reconversion, on y pense
Pour survivre, ce traiteur a mis son personnel au chômage économique pour force majeure. “C’est ce qui nous sauve. Car, sans ça, on aurait vraiment un énorme problème. Moi personnellement, je vis grâce au droit passerelle, ainsi que mon épouse. On vit sur notre matelas, notre trésorerie. C’est ce qui nous permet de payer nos factures d’eau, d’électricité. À titre d’exemple, pour nous, ça représente 4.000 euros. Et en terme d’aides, depuis le début du confinement, on a reçu exactement 4.000 euros“, explique Arthur Renwart.
“On réfléchit de plus en plus à une reconversion, mais les investissements sont là : on a 1.200 m² d’ateliers aux normes, des camions, on ne peut pas tout gommer. On ne peut pas tout revendre d’un coup de baguette magique et en sortir avec une plus-value. Si on sort du milieu, ce sera avec des dettes“, ajoute-t-il, “mais on réfléchit à comment travailler différemment avec nos outils, mais c’est loin d’être évident, car une crise économique s’amorce en Belgique et le futur est complètement inconnu. Si on crée un restaurant pop-up, et que les mesures gouvernementales nous forcent à fermer au bout de 3 mois, ce sera une pure perte“.
Seules les réceptions de funérailles autorisées
Parmi les nouvelles mesures, annoncées ce vendredi, seules les réceptions de funérailles, limitées à 40 personnes, sont encore autorisées, ainsi que celles dans les hôtels pour les clients qui y séjournent.
Concernant les funérailles, “en douze ans d’exploitation, on a peut-être fait dix funérailles. Ce n’est pas là dessus qu’on va rebondir, c’est certain. On n’y compte absolument pas“, conclut Arthur Renwart.
ArBr – Photo : BX1