Le groupe Facebook La Schaerbeekoise se met en pause pour se réinventer
Connu comme l’un des plus grands groupes Facebook citoyens de la capitale, le groupe “La Schaerbeekoise” est depuis ce mercredi matin en pause. Ses modérateurs et modératrices souhaitent prendre le temps d’imaginer une nouvelle organisation, une charte de communauté plus claire voire un nouveau nom. Une première depuis la création du groupe en 2014.
Actif depuis six ans sur Facebook, le groupe “La Schaerbeekoise” permet à ses membres de partager ses bons plans dans la commune, de demander des conseils ou des avis, ou encore de poser des questions citoyennes sur la vie communale. Ce “groupe convivial” dépasse aujourd’hui les 18 000 membres et est loin de la création d’une Schaerbeekoise qui souhaitait à la base inviter ses amis, et les amis de ces amis, pour discuter et partager de bons plans. D’une centaine de citoyens, le groupe semble presque avoir dépassé les frontières de Schaerbeek pour devenir un groupe de discussions à part entière. Plusieurs groupes ont d’ailleurs été créés autour de “La Schaerbeekoise” depuis lors, comme “La Schaerbeekoise Immo” ou “Brocantes à Schaerbeek”.
“On y songeait depuis quelques mois”
Ce mercredi, Aurélie De Coster, l’une des membres de l’équipe de modération, a annoncé que ce groupe va être mis en pause durant quelques jours. Aucune nouvelle publication ne sera autorisée, le temps que les gestionnaires de ce forum citoyen réimaginent ce que deviendra ce groupe à l’avenir. “On y songeait depuis longtemps, depuis quelques mois en tout cas”, nous confie Aurélie De Coster. “Et cette décision s’est précisée après le confinement. Le groupe à la base se veut être un groupe de bonnes adresses et de bons plans mais il y a beaucoup de messages à modérer, entre les gens qui se plaignent, ceux qui veulent vendre quelque chose, les petites annonces surprenantes, les messages politiques etc.”
Surtout, Aurélie De Coster aimerait donner une autre direction à ce groupe, “plus progressiste”, comme elle l’explique. “La plupart des membres du groupe sont bienveillants, et prônent les mêmes valeurs que nous, à savoir un commerce plus local, une mobilité plus douce, plus de bienveillance entre les citoyens. D’autres ont des propos très négatifs”, dit-elle. “On s’est toujours dit apolitique, du moins sans appartenance à un parti politique. Nous essayons de faire le tri au sein de la modération et d’éviter les sujets plus sensibles. Une récente publication sur la décolonisation de l’espace public était toutefois la goutte qui a fait déborder le vase. Certains propos allaient trop loin, alors que nous voulons prôner un groupe plus progressiste, inclusif… Certes, nous n’avons pas de couleur politique, mais nous avons en effet des sensibilités pour certaines causes”.
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“Chacun gère selon son temps libre”
Car l’équipe de modération du groupe est composée de bénévoles qui gèrent ce groupe sur leur temps libre. “Nous n’avons pas d’organisation particulière actuellement. Chacun gère les commentaires et publications selon son temps disponible. Du coup, certaines publications sont acceptées, que personnellement je n’aurais pas acceptées. Il faudrait qu’on mette à jour notre ligne de conduite et qu’on voit comment travailler ensemble”, confie Aurélie De Coster. Certains membres ou anciens membres du groupe ont en effet été jusqu’à contacter les modérateurs et modératrices, s’estimant lésés par rapport à cette gestion des publications. “Nous sommes un groupe privé, on gère notre groupe selon notre point de vue, en essayant que chacun ait les mêmes valeurs et le même respect envers chacun”, ajoute la gestionnaire.
La mise en pause durera donc quelques jours, le temps à l’équipe de modération de se réunir, de discuter et d’envisager l’avenir d’un groupe qui faisait clairement référence en Région bruxelloise. De nombreux groupes de ce type ont en effet vu le jour ces dernières années dans chaque commune, comme l’Etterbeekoise ou l’Anderlechtoise. “Nous ne sommes pas les premiers à avoir tenté ce type de groupe, mais nous étions clairement parmi les plus populaires”, confirme Aurélie De Coster, qui rappelle que le groupe est géré par des citoyens bénévoles, “et non par la commune ou toute autre entité”.
Grégory Ienco – Photo : Facebook La Schaerbeekoise