Confinement : on vous propose nos conseils culturels, à découvrir de la maison

Lundi 16 mars 2020

On le sait, les commerces non alimentaires, et donc les librairies, sont autorisés à ouvrir leurs portes en semaine. Si cela semble être une bonne nouvelle pour les amateurs de culture, elle peut tout autant nous paraître étrange, pour ne pas dire inquiétante, notamment au regard des dispositions prises en Chine ou, plus près de chez nous, en Italie. Car dès lors que le confinement est recommandé par l’ensemble de la communauté scientifique, n’est-il pas paradoxal de circuler au milieu des rayons d’un libraire, fusse-t-elle la plus accueillante ou la plus belle de Bruxelles ?

Rester chez soi, donc. Voilà l’exigence qui doit nous tenir. Vis-à-vis de nous. Vis-à-vis de nos proches. Vis-à-vis de nous tous. Et pour garder l’esprit ouvert et les fenêtres fermées, on n’a encore rien inventé de mieux que les livres, la musique et les films. Un tourne-disque, une tablette, un lien vers une plate forme de streaming, tout est bon pour amener la culture à la maison. On prendra soin d’éviter Amazon, ce serait faire trop d’honneur à cet ogre qui ne le mérite pas, destructeur qu’il est de nos tissus culturels. D’autant plus que certaines librairies bruxelloises réfléchissent à organiser elles-mêmes des livraisons à domicile, on vous tiendra au courant.

Consommons mais regardons aussi ce qu’il y a autour de nous. Si on ne dispose pas tous d’une bibliothèque qui déborde de livres, à bien y réfléchir il y a certainement quelque part – dans une caisse oubliée au grenier ou sur les planches de cette bonne vieille  ‘Billy’ qui traîne à la cave – des romans à lire, des bandes dessinées un peu jaunies mais qui renferment le souvenir des émotions de lectures enfantines, ou même ce vieux cd acheté en même temps que votre premier lecteur.

Bref, vous disposez de quelques conserves. Ce sont vos munitions. Et il y a certainement des perles à y puise . C’est l’occasion de lire ces livres sublimes que vous n’avez jamais pu finir, faute de temps : “A la recherche du temps perdu” de Proust, “Crime et châtiment” de Dostoiesvki, “L’Odyssée” d’Homère », “Au dessous du volcan” de Malcom Lowry, “Le livre de l’intranquillité” de Fernando Pessoa, “L’homme sans qualité” de Robert Musil, “L’art de la joie” de Goliarda Sapienza, “La tâche” de Philip Roth.

Enfin, Internet, plus que jamais utile, regorge d’idées et d’initiatives culturelles. Voici un premier livrée de suggestions (en dehors des grandes plates-formes qu’on ne présentent plus). D’autres suivront très vite.

Jeudi 19 mars 2020

Le confinement est maintenant bien installé, et pour les amateurs de culture, seuls restent les livres et les disques dont ils disposent à la maison car les librairies bruxelloises, cette fois, ont toutes baisser leurs volets. Les grandes enseignes comme #Filigranes, #Tropismes ou #Jaune restent joignables par mail. Les plus modestes, comme Tulitu, ont annoncé qu’elles suspendaient les commandes de livres et les livraisons à domicile.

La seule fenêtre qui reste ouverte est donc celle d’internet, si néanmoins vous disposez d’une bonne connexion. Et là, c’est un des aspects positifs de cette crise, les bonne énergies se déploient. Et à toutes les échelles. Sur le réseau Facebook, elles sont nombreuses et à échelle variée. On retiendra #culturequarantaine, une plate-forme qui réunit toutes les initiatives d’artistes bruxellois en proposant des live. Le #muséedixelles propose également des vinettes amusantes autour de la peinture et les #Midisdelapoésie nous distille chaque jour quelques mots poétiques. Et puis, en allant se promener au hasard sur ce réseau, on tombe parfois sur des perles comme sur la page du dessinateur Etienne Davodeau (qui propose un dessin par jour) ou, dans un autre style, sur celle de l’acteur bruxellois Riton Liebman et ses vidéos hilarantes.

Films et documentaires

Films et documentaires

  • 4.200 longs métrages rares à voir gratuitement et légalement sur apart.tv
  • Les archives de l’INA.fr
  • Les films et documentaires de blogs.mediapart.fr, en collaboration avec tenk.fr
  • Les films, docu et concerts sur arte.tv
  • Le Cinémathèque française (cinemateque.fr) propose chaque jour des vidéos et des archives parfois oubliées
  • Le Cinémathèque de Milan (cinetecamilano.it) donne accès gratuitement à plus de 500 films
  • Cineuropa.org propose 300 documentaires

Lecture

Lecture

Danse

Danse

  • Des courts métrages en lien avec la danse et la musique sur operadeparis.fr

Théâtre

Théâtre

  • Huit heures de “conférences de choses” de François Gremaud sur www.2bcompany.ch

Musées

Musées

  • Sur le site lebonbon.fr, vous trouverez une foule de liens de musées qui proposent des visites virtuelles

David Courier, avec la rédaction

Vendredi 20 mars

La confirmation est arrivée hier, même si le milieu du cinéma s’y attendait, il n’y aura pas de festival de Cannes cette année. Pas de paillettes donc, de tapis rouge, de photos sur la plage, les starlettes sont priées de rester chez elles, et d’accrocher leurs sourires glamours au vestiaire. Ca peut paraitre anecdotique au regarde de l’actualité mais, entre l’affaire Weinstein, la dernière cérémonie des César et la suppression du Festival de Cannes, le cinéma mondial traverse une sacrée zone de turbulence et là aussi, il y aura des enseignements à tirer.

Mais nous n’en sommes pas là. Pour l’heure, il s’agit pour le cinéma, qui reste une industrie parfois fragile, de limiter les dégâts. Derrière chaque film, au delà des équipes de fabrication, il y des enjeux économiques, des risques financiers aussi parfois, qui peuvent avoir de lourdes conséquences sur l’avenir. C’est particulièrement vrai pour les producteurs et aux pour les distributeurs qui ont acheté des films qu’ils ne pourront pas diffuser dans les salles. C’est le cas, entre autres du distributeur belge Cineart. Faute de salles et pour que les films soient néanmoins vus par le public, le distributeur portes plusieurs titres récents de son catalogue sur les plates formes VOD. Les liens sont à retrouver sur la page du site www.cineart.be. Parmi les films intéressants, on épinglera « Portrait de jeune fille en feu », « J’accuse », « Il traditore », « Hors normes » ou encore « Sorry we missed you ».

Et sinon ..?

Sinon, c’est peut-être le moment d’aller rechercher ce bon vieux lecteur de DVD (oserai-je dire magnéto..) et de revoir tous ces films oubliés, sous une couche de poussière au dessus de la garde-robe, et qui pourtant nous ont enchanté, en leur temps. Il y a bien sûr la télévision (de nombreuses chaines publiques ou privées diffusent du cinéma), et les grandes plates-formes de streaming (celles-là même qui se frottent les mains en ce moment), mais on peut leur préférer des sites comme ceux de l’INA, d’Arte tv ou des cinémathèques (voir article précédent) qui proposent gratuitement de véritables trésors. Plus local, on jettera un oeil curieux sur l’offre proposée par le Centre de Video Bruxelles (cvb) de voir pendant une semaine le documentaire « Sous la douche, le ciel », documentaire réalisé à Bruxelles autour de l’aventure de DoucheFlux : ici
Enfin, des films peuvent être commandés via certaines librairies (contactez-les pour en être sûr), mais surtout évitez d’en commander sur Amazon. Le géant du commerce en ligne embauche en ce moment à tour de bras pour répondre aux commandes qui affluent alors que d’après plusieurs syndicats, les moyens de protection des travailleurs dans les entrepôts sont très insuffisants.