Rue de la Loi : comment l’Open VLD a bloqué les négociations pendant 5h
C’est un signe qui ne trompe pas : ce mardi matin, les libéraux flamands de l’Open VLD ont soigneusement évité la presse. Guy Vanhengel est entré directement dans le parking en refusant de baisser sa vitre. Sven Gatz est passé par une porte dérobée. Leurs attachés de presse ne répondent plus au téléphone ou sont en vacances. Et surtout, ils ne sont pas restés longtemps en réunion avec les autres négociateurs.
Quelques minutes après le début de la réunion, les deux négociateurs ressortent, rappelés par leur présidente de parti Gwendolyn Rutten. Réunion de crise interne chez les libéraux néerlandophones, où l’on peut imaginer que la présidente de parti met une pression maximale sur ses élus bruxellois pour qu’ils ne montent pas dans l’attelage bruxellois alors que Gatz et Vanhengeel ont tout intérêt à ne pas jouer davantage les prolongations, question de crédibilité pour eux vis-à-vis des autres partenaires. Les autres négociateurs sont donc restés partager un repas et attendent toujours le retour des libéraux flamands, annoncé pour 15h.
D’après nos informations, la présidente de l’Open VLD a décidé de mettre tout son poids dans la bataille. Elle s’est déplacée en personne au Parlement bruxellois et a eu des entretiens séparés avec Laurette Onkelinx et Zakia Khattabi. Au centre des discussions : la place du Mouvement Réformateur, exclu depuis le début des négociations. L’Open VLD se fait donc le relais des libéraux francophones, au risque de passer ouvertement pour un cheval de Troie et sembler prendre en otage des négociations régionales sur le point d’aboutir.
Ni le PS ni Ecolo ne semblaient décidés à accéder à cette demande. Les partenaires néerlandophones n’y étaient pas plus favorables : “Nous négocions à six, je souhaite continuer à négocier avec les six partis avec lesquels je travaille depuis plusieurs semaines”, commentait Elke Van Den Brandt pour Groen à son arrivée au parlement.
Théoriquement, il serait possible de faire approuver la déclaration de politique régionale sans le concours de l’Open VLD (une majorité simple suffit pour les matières régionales, mais il faudrait faire l’impasse sur les matières bi-communautaires), mais les partis francophones se refusent pour l’instant à envisager cette extrémité et continue de croire à une sortie de crise négociée. À 15h30, la réunion n’avait toujours pas pu reprendre.
Peu avant 18h, les négociations ont finalement repris avec l’Open VLD.