Un crowdfunding pour les enfants oubliés de l’OKC

Ce jeudi doit débuter le procès devant la cour d’appel de Liège de Robert Spatz, fondateur de la secte OKC. Il est poursuivi pour des faits de mœurs et des délits financiers. Un premier procès avait eu lieu à Bruxelles en 2016 mais la cour d’appel de Bruxelles avait cassé le jugement, lui-même cassé par la Cour de cassation. Pour ce troisième procès, 14 audiences sont prévues.

En 1972, Robert Spatz fonde la secte Ogyen Kunzang Chöling (OKC). Deux ans plus tard, le Belge achète un château à Castellane, dans le sud de la France, pour que les membres de sa secte d’inspiration bouddhiste, y laissent leurs enfants. Des dizaines d’enfants dont de nombreux Bruxellois grandissent loin de leur famille et coupés du monde. En 1996, une première plainte est déposée pour faits de moeurs, coups et blessures sur les enfants.

Robert Spatz est finalement traduit en justice et condamné en septembre 2016 par la 89e chambre du tribunal correctionnel de Bruxelles, de prise en otage de mineurs d’âge, d’abus sexuels sur mineurs d’âge, ainsi que de faits de criminalité économique. Il est condamné à 4 ans de prison avec sursis et des confiscations dépassant les 4,5 millions d’euros. Au civil, les victimes (une trentaine, principalement les enfants pris en otage) se voyaient allouer 2.500 euros par année passée loin de leurs parents. D’autres indemnités avaient été prévues pour les personnes violées.

Il a fait appel du jugement et la cour d’appel de Bruxelles a jugé que les droits de la défense avaient été bafoués. Elle avait prononcé l’irrecevabilité des poursuites. Le 13 juin dernier, la cour de cassation a été saisie et a cassé le jugement tout en renvoyant l’affaire devant la cour d’appel de Liège.

Les trois premières audiences sont réservées aux auditions de témoins ; les parties civiles seront entendues au début mars, et les prévenus, fin mars. Sept audiences ont été réservées aux plaidoiries, à la fin avril et au début mai.

Une procédure onéreuse

Plusieurs victimes qui étaient mineures au moment des faits, se sont constituées partie civile. Cependant, la procédure coûte chère. Quelque 23 enfants  ont lancé un crowdfunding en ligne sur le site gofundme.com. Ils souhaitent obtenir 10.000 euros afin de payer les frais d’avocats. Si un surplus est dégagé, il pourrait servir pour les frais de voyage des victimes qui vivent en France, au Portugal ou encore au Brésil.

V.Lh. – Photo: Belga/Thierry Roge