Geert Bourgeois et Rudy Demotte seront chargés d’une mission de préformation

Geert Bourgeois (N-VA) et Rudy Demotte (PS), ont été reçus en audience ce matin au Palais royal. Le duo a été chargé d’une mission de préformation d’un gouvernement fédéral.

Après le rapport final lundi des informateurs Johan Vande Lanotte et Didier Reynders, qui ont mené une mission d’information de plus de quatre mois à la suite des élections du 26 mai dernier, il était attendu que le Roi désigne un nouveau duo, PS- N-VA, pour préparer de futures négociations. Les noms de Rudy Demotte, ancien ministre-président wallon et ministre-président de FWB, actuel président du parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, et Geert Bourgeois, ancien ministre-président flamand, circulaient déjà dans les médias ces dernières heures.

Le duo a été chargé par le roi Philippe d’une mission de préformation. Les deux hommes “examineront les bases concrètes en vue de la formation d’un gouvernement fédéral autour de leur parti respectif, et ceci avec les quatre autres partis impliqués dans les discussions“, soit le MR, le CD&V, l’Open Vld et le sp.a, communique le Palais.

Ils feront rapport au Roi le lundi 4 novembre, ce qui leur laisse moins d’un mois pour tenter de déminer un terrain qui apparait d’emblée difficile. Leur mission suit une première mission d’information qui avait été confiée, à partir du 30 mai dernier, au socialiste flamand Johan Vande Lanotte et au libéral francophone Didier Reynders. Ces derniers ont rendu leur rapport final au Roi lundi.

Deux partis que tout oppose

Tous deux anciens ministres-présidents régionaux, Rudy Demotte et Geert Bourgeois devront tenter de trouver des points de convergence entre deux partis qu’a priori tout oppose, comme l’a encore rappelé vendredi Paul Magnette, candidat unique à la présidence du parti socialiste. Plusieurs figures politiques, dont le CD&V Koen Geens au micro de La Première et le N-VA Peter De Roover à la VRT, ont encore estimé mardi qu’il est très peu probable qu’un gouvernement fédéral se dessine avant la fin de l’année.

On ne peut à ce stade pas encore parler de “négociations”, tant les positions des forces en présence semblent éloignées. Le PS reste par ailleurs réticent à envisager une sorte de “suédoise” améliorée, qui reprendrait les membres de la coalition “Michel I” avec un ajout socialiste.

“Nous marchons très clairement sur un champ de mines”

A la sortie de leur audience au Palais royal, les désormais “préformateurs” ont mis en avant leur bonne relation personnelle et leur respect mutuel, promettant de mettre de côté “les préjugés” pour tenter de rassembler socialistes et nationalistes autour d’une même table, sans oublier les autres partis impliqués en vue de la formation d’un gouvernement fédéral (soit le MR, le CD&V, l’Open Vld et le sp.a).

Nous marchons très clairement dans un champ de mines, mais nous avons l’intention de jouer notre rôle, c’est-à-dire de regarder comment passer à travers ces obstacles et voir si, pour ce pays, il y a possibilité de mettre sur pied les conditions nécessaires à la formation d’un gouvernement“, a résumé le socialiste face aux journalistes. “Nous avons trois documents importants: la note des informateurs (Didier Reynders et Johan Vande Lanotte, qui ont fait leur rapport final au Roi lundi, NDLR), une note complémentaire et une note budgétaire. Nous allons en examiner le contenu et tester les différentes solutions qui s’y trouvent; et voir pour le 4 novembre s’il y a effectivement cette volonté de dialogue constructif“.

Un rapport au souverain est en effet fixé à la date du 4 novembre, ce qui laisse moins d’un moins au duo pour tenter de rapprocher deux formations politiques aux positions diamétralement opposées sur bon nombre de dossiers. “Travailler ensemble, c’est d’abord apprendre a faire des ponts entre deux formations politiques qui jusqu’à présent ne se parlent que par communiqués de presse“, lâche le président du parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Si le PS avait précédemment laissé entendre ne pas envisager de gouverner avec la N-VA, la vérité des urnes force à adopter une position raisonnable, a en substance maintenu l’ex-ministre-président wallon. “Les opinions publiques flamandes et francophones ont parlé. La réalité est qu’il y a deux grandes familles politiques et que sans que celles-ci ne se parlent, rien n’est possible. Nous devons parler. Je pense que la modération et la raison sont nécessaires dans la situation actuelle“.

Rentrée à la Chambre

Le 2e mardi d’octobre marque le jour de rentrée à la Chambre. Normalement, c’est l’occasion pour le 1er ministre de lire une déclaration de politique générale. Mais avec un gouvernement minoritaire et démissionnaire, l’ambiance était particulière ce mardi. Les députés comptent toutefois continuer à travailler.

■ Reportage de Jean-Michel Herbint, Yannick Vangansbeek et Corinne De Beul

Avec Belga

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08 octobre 2019 - 17h11
Modifié le 08 octobre 2019 - 19h16