Faut-il craindre les nouveaux variants du coronavirus ?

Un nouveau variant du coronavirus a été diagnostiqué au Japon, indique le ministère japonais de la Santé ce dimanche. Ce variant vient s’ajouter à d’autres, notamment au Royaume-Uni, ou en Afrique du Sud.

Alors, doit-on avoir peur de ces nouveaux variants ? Et vont-ils avoir un impact en Belgique ?

Cette variante ne joue, pour l’instant, pas de rôle dans la situation [épidémiologique] belge“, nous explique Yves Van Laethem, infectiologue et porte-parole interfédéral Covid-19, “mais il faut suivre les choses pour voir si, dans les semaines qui viennent, elle peut en jouer un. Il ne faut pas oublier qu’en Angleterre, elle a mis à peu près deux mois à prendre la place importante qu’elle a. Elle a été diagnostiquée fin septembre-début octobre, et c’est à partir de décembre que la situation s’est alourdie en Grande-Bretagne“.

Concrètement, “cela nous laisse un certain temps puisqu’elle est peu présente chez nous, pour d’une part éviter qu’elle augmente (ce serait la meilleure solution), ou en tout cas avoir des mesures suffisantes pour contre-carrer l’impact qu’elle pourrait avoir sur le système de santé“, explique l’expert.

Un système de tracing spécifique

En Belgique, plusieurs infections à la variante britannique ont déjà été détectées, rapportait samedi le quotidien De Standaard. Ces chiffres ont poussé, d’ailleurs, les autorités à lancer le développement d’adaptations du système de tracing, spécifiquement pour les voyageurs portant l’un des variants.

► Variants du coronavirus : un système de tracing en élaboration pour les voyageurs contaminés

Quand au nouveau système en élaboration, “c’est un bon point. Le gros problème était que, pour l’instant, ces variants étaient retrouvés via des tests compliqués, et réalisés souvent quelques semaines après la détection du virus, donc beaucoup trop tard pour faire quoi que ce soit pour limiter la transmission éventuelle. Si lors de la détection-même d’un test positif, on peut avoir des indices qui font penser à ces variants, même s’ils ne sont pas à 100% sûrs, ça permettrait potentiellement de mieux contrôler, mieux inciter en expliquant aux gens de se tenir vraiment en quarantaine, et de vérifier à ce moment-là s’il s’agit de la réelle variante en question“, conclut Yves Van Laethem.

 

■ Interview d’Arnaud Bruckner