40 recommandations pour améliorer la relation entre la police et le citoyen

Le parlement bruxellois souhaite une amélioration des relations entre citoyens et policiers. Une large majorité en son sein a couché sur le papier près de 40 de recommandations pour ce faire, dépendant en partie du gouvernement bruxellois et en partie du pouvoir fédéral.

Le texte, qui fait l’objet d’un consensus large étendu au MR et au cdH, dans l’opposition, sera rejeté vendredi à l’heure des votes, à droite par la N-VA et le Vlaams Belang. A gauche le PTB s’abstiendra.

Point de départ de la démarche parlementaire appuyée de l’éclairage d’auditions: le caractère indispensable de la confiance et du respect mutuel entre la police et la population pour garantir la viabilité d’une ville. La pandémie de coronavirus a encore exacerbé les tensions déjà présentes entre les citoyens et la police. En attestent les émeutes du printemps dernier qui ont suivi le décès d’un jeune homme au terme d’une course-poursuite avec la police. La résolution insiste sur la nécessité de soutenir les zones avec la généralisation de la police de proximité via des brigades à pied ou à vélo.

Dans le débat, certains ont aussi déploré le fait que la fonction d’agent de quartier, moins gratifiée, ne faisait pas recette actuellement. Le texte demande que Bruxelles Prévention et Sécurité élabore une procédure standard pour les plaintes en ligne, en collaborant avec les six zones de police de Bruxelles. Il est aussi question du profilage ethnique, fort décrié par certains: la résolution plaide pour une meilleure information sur le public contrôlé.

Plus d’agents locaux

Pour le parlement bruxellois, les conseils de police doivent rendre compte du nombre de contrôles d’identité effectués par leurs agents et des motifs de ces contrôles afin d’en renforcer l’efficacité et d’améliorer la lutte contre la criminalité. La résolution constitue encore un plaidoyer pour le recrutement d’une plus grande proportion d’agents locaux, notamment en utilisant le Centre d’orientation de Brusafe pour encourager les Bruxellois à opter pour un emploi dans la police et préparer les candidats bruxellois aux tests de sélection.

Plus largement, les députés bruxellois demandent une révision du financement des zones de police actuellement défavorable à celles de la capitale, calculé sur une norme de la KUL établie sur un nombre d’habitants d’il y a 20 ans. Dans sa déclaration de législature, le gouvernement fédéral a ouvert la porte à une révision de cette norme. Enfin, les députés bruxellois demandent une amélioration du protocole de communication pour la gestion des situations de crise, notamment en cas d’incidents entraînant des blessures graves ou des décès.

Une opposition divisée

Dans l’opposition, le MR, par la voix du député-bourgmestre Vincent De Wolf, a jugé que le texte auquel sa formation a contribué était équilibré. Tout le contraire du PTB qui a reproché aux partenaires de centre-gauche de la majorité d’avoir accouché d’un texte “tout mou à force de vouloir faire plaisir au MR”. Reconnaissant une certain nombre d’éléments positifs dans le texte, Petia Obolensky a déploré le rejet d’amendements proposés par sa formation, notamment en faveur de l’introduction d’un récépissé obligatoire de contrôle d’identité, d’un encadrement légal des courses-poursuites, du droit des citoyens de filmer la police et de la saisie d’office d’un juge d’instruction en cas d’intervention policière violente.

A l’opposé, Mathias Vanden Borre (N-VA) a jugé que la résolution ne nommait pas les problèmes tels qu’ils sont, qu’elle était trop focalisée sur des demandes à l’égard des policiers, et qu’il eut fallu aller plus loin lors de certaines auditions. Sans aller jusque là, Bianca Debaets (CD&V) a annoncé qu’elle s’abstiendrait, jugeant qu’au-delà d’éléments positifs, la résolution pointe surtout le responsabilités des forces de police dans le contexte des tensions urbaines régulières.

Belga – Photo: BX1