Ixelles : trois policiers blessés lors d’un contrôle lié au coronavirus

Samedi après-midi, trois agents de la police locale d’Ixelles ont été blessés suite à un contrôle d’identité lié à la lutte contre le coronavirus, indique la zone de Police Bruxelles Capitale-Ixelles.

Lors du contrôle, l’individu que les policiers voulaient contrôler s’est rebellé, et d’autres personnes s’en sont mêlées, blessant les trois agents, rapporte Belga.

Aujourd’hui, à 17h, trois de nos collègues ont été blessés à la suite d’un contrôle covid d’un groupe de personnes à Ixelles. Ceci est inacceptable. Trois personnes ont été arrêtées. Nous restons vigilants sur le terrain, et continuons à jouer notre rôle dans la lutte contre le covid“, a indiqué la zone de police sur Twitter.

Inacceptable !” a également commenté Michel Goovaerts, le chef de corps.

Suite à l’incident, les trois personnes ont été interpellées, et seront présentées au Parquet. Elles ont, depuis, été remises en liberté.

Les ministre de la Justice et de l’Intérieur réagissent

Le ministre de la Justice, le libéral flamand Vincent Van Quickenborne, a demandé au parquet “de s’expliquer sur la remise en liberté des agresseurs de policiers“, sur le plateau de l’émission De Zevende Dag (Een).

Il a également rappelé que l’accord de gouvernement prévoyait d’appliquer une tolérance zéro quant aux violences à l’égard de policiers.

Le manque de respect envers les forces de l’ordre qui œuvrent au quotidien pour notre sécurité, est tout à fait inadmissible, a affirmé dimanche après-midi la ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden (CD&V). Celle-ci a souhaité un prompt rétablissement aux policiers agressés samedi à Ixelles dans le cadre d’un contrôle.

Pour Mme Verlinden, la violence ne peut jamais être tolérée, d’autant plus lorsqu’elle est commise envers des membres des services de police ou de secours.

La ministre a rappelé que, conformément à la note d’orientation politique de l’Intérieur qu’elle a soumise jeudi au parlement, qu’elle-même et le gouvernement s’efforcent d’appliquer la tolérance zéro pour toute forme de violence à l’égard des services de police et d’autres services d’intervention.

Pour réunir davantage de preuves de tels faits, il sera fait usage de caméras corporelles. De plus, un plus grand nombre de policiers seront équipés d’un pistolet à impulsion électrique. “Et nous nous engageons également à collaborer étroitement avec les communautés locales afin qu’elles puissent, elles aussi, se montrer plus fermes face à ce type de violence. Je suis en contact étroit avec les responsables de la police afin de connaître leurs besoins et attentes futurs. Nous mènerons ce combat ensemble“, a ajouté la ministre de l’Intérieur.

Celle-ci a également dit compter sur la collaboration du ministère de la Justice en vue d’une approche ferme face à la violence envers les policiers qui “doit être combattue par tous les moyens possibles“.

Les forces de l’ordre sont également en première ligne pendant cette crise du Covid et sont donc exposés à un risque accru de contamination. Ils méritent pleinement notre soutien pour le travail qu’ils effectuent. Il est dès lors navrant de devoir constater qu’il a encore des personnes qui n’ont aucun respect envers nos policiers“, a encore dit la ministre.

Les premières informations du Parquet

Dimanche, vers 14h30, le Parquet de Bruxelles a communiqué les premières informations concernant cette agression. “L’enquête est en cours, et sera poursuivie en priorité afin de faire la lumière sur l’ensemble des circonstances ayant mené aux faits. L’enquête vise d’ailleurs également à identifier d’autres suspects. Dans l’attente de celle-ci, les suspects arrêtés ont été relâchés. Toutefois, cela ne signifie pas qu’ils resteront impunis si l’enquête devait établir leur implication dans ces infractions. À l’issue de l’enquête, le Parquet déterminera, selon les directives de politique criminelle en vigueur, quelles suites judiciaires donner aux infractions commises. Pour ce faire, il sera tenu compte de la gravité des infractions et de leur contexte, plus particulièrement du fait que les infractions ont été commises en bande contre la police suite à un contrôle des services de police sur le respect des mesures corona“, a indiqué Sarah Durant, substitut du procureur du Roi et porte-parole du Parquet de Bruxelles.

L’avocat de l’une des trois personnes interpellées nous communique sa version des faits

Dimanche, en fin de journée, Me Isaac Miller, avocat au barreau de Liège, a contacté la rédaction de BX1 pour communiquer sa version des faits. “Mon client a été auditionné ce 15 novembre entre 3h et 4h du matin par la Zone de Police Bruxelles Capitale-Ixelles (…) Malgré qu’à l’issue de son audition, mon client a été relaxé le temps que l’enquête poursuive son cours, il est de mon devoir de mettre en lumière les faits survenus hier après-midi. À la suite d’un banal contrôle COVID réalisé par les agents de police à Ixelles, des altercations ont eu lieu entre les forces de police et civils. Le petit-frère de mon client a été la première personne interpellée par les agents qui n’ont pas hésité à utiliser la force pour le neutraliser. En effet, le petit frère de mon client a été directement plaqué au sol et un agent a placé son genou sur sa gorge bloquant sa respiration. Voyant que son petit frère était dans un état critique, mon client a souhaité séparer l’agent et son petit frère, mais ce premier lui a volontairement asséné un coup de pied dans sa jambe, entraînant la colère et les violences entre les agents de police et les autres civils présents sur les lieux“, explique l’avocat.

Par la suite, mon client a été interpellé et arrêté par les services de police de manière brutale et disproportionnée. Mon client a été projeté au sol, giflé, et sa tête écrasée sur le trottoir. Durant son trajet vers le commissariat, mon client a également subi des violences et insultes dans le véhicule de police. Il s’agit là à nouveau de faits récurrents et que nous vivons depuis ces dernières semaines, à savoir des violences policières sur civils“, ajoute-t-il.

L’avocat explique également “qu’après entretien avec mon client, j’envisage d’entamer des procédures judiciaires pour obtenir réparation des préjudices subis“.

Une autre policière a été agressée, ce samedi, lors d’un contrôle COVID, à Schaerbeek

ArBr et Belga – Photo : Belga (illustration)

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15 novembre 2020 - 18h41
Modifié le 16 novembre 2020 - 11h27