Evere : la police bloque l’accès d’un bâtiment rue du Destrier à la Voix des sans-papiers

La Voix des Sans-papiers (VSP) a ouvert dimanche après-midi un bâtiment vide de la rue du Destrier à Evere pour 22 femmes et 20 enfants. Cependant, la police a rapidement expulsé les occupants, selon une information du groupe de migrants confirmée par une porte-parole de la police de Bruxelles-Nord (Schaerbeek, Evere et Saint-Josse-ten-Noode). Cette dernière précise que des contrôles d’identité ont été effectués, mais qu’il n’y a pas eu d’arrestation. Aucun dégât n’a été constaté sur le bâtiment qui a depuis été sécurisé.

La Voix des Sans-papiers occupe un bâtiment à Ixelles, mais le mouvement cherche à ouvrir un lieu réservé aux femmes et enfants. “Les femmes travaillaient et avaient des logements sans adresses, mais comme elles n’ont plus travaillé avec le Covid-19, elles ont dû libérer les lieux”, avance Abou, un porte-parole de la VSP. “Elles ont logé chez des proches, à droite et à gauche, mais ne savent plus où aller. Il faut faire quelque chose pour ces femmes et enfants”.

Le bourgmestre d’Evere faisant fonction, Ridouane Chahid, explique que le bâtiment appartient à la coopérative de logements sociaux Comensia. “Le propriétaire du bâtiment nous a clairement demandé de ne pas laisser cette occupation se faire car il est prévu que le lieu soit désamianté et détruit pour réaliser une nouvelle construction de logements à attribuer à des allocataires sociaux. La société a dû faire une pause pendant le Covid-19, mais les travaux de désamiantage doivent reprendre”.

Ridouane Chahid explique que la VSP avait par le passé formulé une demande à la commune et qu’elle leur avait répondu ne pas avoir de bâtiments communaux pouvant être mis à leur disposition.

Abou défend que l’amiante ne rend pas le lieu inhabitable car “des locataires ont quitté le bâtiment il y a seulement six mois. Il pourrait être occupé tant qu’il n’est pas démoli. Si la police et le bourgmestre nous laissaient dedans, ça nous permettrait de discuter avec le propriétaire. Ces femmes et enfants sont dans l’urgence. Ils ne savent pas où aller. Ils n’ont plus rien”. (Belga)

► Images et interview d’Aurélie Vanwelde et Marjorie Fellinger