Les Bruxellois donnent la note de 7,5 sur 10 à leur satisfaction dans la vie. Que signifie ce chiffre ?
En 2023, les Bruxelloises et Bruxellois évaluaient leur existence à un niveau de satisfaction moyen de 7,5 sur une échelle allant de 0 à 10. À l’échelle belge, la moyenne est légèrement plus élevée, atteignant 7,7 sur 10. Qu’est-ce qui influence ce chiffre ?
Les Bruxellois évaluent leur bien-être à un niveau de satisfaction moyen de 7,5 sur 10, un chiffre légèrement inférieur à la moyenne nationale (7,7/10). Femmes et hommes déclarent un niveau de satisfaction équivalent. C’est un premier élément qui fait varier le niveau de satisfaction dans la vie. Entre 40 et 60 ans, la population bruxelloise déclare un niveau de bien-être nettement inférieur à celui des Belges. Mais ces chiffres ne tiennent pas seulement à l’âge en tant que tel, ils reflètent aussi des facteurs qui évoluent au fil de la vie.
■ Reportage de Camille Tang Quynh et Frédéric De Heneau
Les déterminants du bien-être
Les différents paramètres qui influencent le bien-être ont été mesurés. Il apparaît que la santé et les contacts sociaux sont les deux déterminants les plus importants qui font varier la note de bien-être des Bruxellois. D’un côté, avoir un problème de santé de longue durée peut avoir une influence très négative sur le bien-être (quantifiée par une baisse de 0,64 point). À l’inverse, rencontrer chaque mois ses proches constitue le facteur le plus positif (avec une augmentation de 0,43 point de la note).
En plus de ces dimensions, d’autres facteurs peuvent jouer des rôles importants : “pouvoir travailler, disposer d’un niveau de revenu suffisant pour accéder à un mode de vie considéré comme standard, avoir une vie sociale et vivre dans un environnement de qualité”, est-il analysé dans l’étude.
L’étude démontre un lien entre le bien-être et le travail. Être en incapacité de travail fait perdre en moyenne 0,58 point de bien-être. Ce résultat met en évidence le lien étroit qui existe entre le travail et la santé, deux déterminants clés du bien-être. Le chômage, lui, réduit la note de 0,44 point.
Le revenu : un facteur important de bien-être
Il existe un lien entre le revenu et le bien-être. Plus le revenu augmente, plus le bien-être progresse, mais la corrélation n’est pas linéaire. Plus le niveau de revenu est élevé, moins le bien-être progresse rapidement. L’étude conclut sur le niveau de revenu : “ce sont surtout les premiers gains de revenu qui améliorent la satisfaction dans la vie : chaque euro supplémentaire a un impact de moins en moins important”.
Un autre élément est que, pour un même niveau de revenu, la population bruxelloise déclare un niveau de satisfaction inférieur. Une différence qui pourrait s’expliquer par le coût de la vie dans les différentes régions du pays, et surtout par le coût du logement. L’étude précise : « À revenu égal, la population bruxelloise disposerait d’un pouvoir d’achat moins important, ce qui expliquerait un niveau de satisfaction plus faible associé à ce revenu. »
L’isolement social : un phénomène davantage présent à Bruxelles
22 % des Bruxellois vivent seuls. Un facteur qui peut en partie expliquer un niveau de bien-être légèrement inférieur à celui des autres régions du pays. Les Bruxellois sont plus isolés : 78 % d’entre eux voient leur famille et leurs amis régulièrement, contre 83 % pour l’ensemble de la Belgique. Un déficit de liens sociaux encore plus marqué parmi les personnes aux revenus plus faibles.
L’étude fait état d’un Bruxellois sur deux qui participe à des activités de loisir, alors que ce chiffre est de trois personnes sur quatre pour le reste de la Belgique. Une différence majeure qui soulève la question de l’accessibilité aux activités culturelles et sportives en Région bruxelloise, d’autant plus que ces chiffres sont en lien direct avec le niveau de revenu.
Rémy Rucquoi