La tirette sera d’application aux prochaines régionales… avec une exception
La majorité s’est mise d’accord sur un projet d’ordonnance concernant les modalités des prochaines élections régionales. La semaine prochaine, elle déposera son texte obligeant les partis à proposer des listes sur le système dit de la tirette (une alternance de genre pour toutes les places). Cependant, une demande de dérogation pourra être introduite. Les 2e et 3e places pourront être occupées par des personnes de même sexe.
Avant les élections régionales, DéFi avait porté la proposition d’appliquer le système de la tirette au scrutin régional. Aux communales, c’est déjà le cas. Il existe cependant une exception pour la dernière place sur la liste. “On considère que la dernière place est un peu comme la première, une place de combat honorifique, explique le chef de groupe de DéFi, Emmanuel De Bock. Comme toutes les listes sont en nombre impaire pour les communales, si une femme est tête de liste, cela signifie que la dernière place doit aller à un homme. Seulement, cela n’est pas toujours possible.”
Au niveau régional, la proposition de base ne prévoyait pas cette dérogation. Pour que la tirette intégrale passe, il fallait que la proposition soit acceptée par la majorité au deux tiers ce qui n’a pas été possible, les partis néerlandophones s’y étant opposés.
Au début de cette législature, le chef de groupe socialiste, Ridouane Chahid, a décidé de reprendre ce texte sur la tirette et de le présenter au nom de la majorité régionale. Et pour contenter les partenaires néerlandophones dont le VLD, il a fallu faire une concession: la création de la même dérogation qu’au niveau communal. “C’est vrai que nous avons plaidé pour cette dérogation car nous avons actuellement un homme et deux femmes, ajoute Guy Vanhengel (VLD). Cela se fait dans l’intérêt de nos candidates.” Le VLD cosignera donc le texte.
“En deuxième et troisième place, les partis pourront mettre des personnes de même sexe. Pour le faire, il faudra demander une dérogation, explique Ridouane Chahid. Nous finalisons cet accord et j’espère pouvoir déposer le texte la semaine prochaine.”
Du côté d’Ecolo, le chef de groupe John Pitseys est évidemment favorable à cette obligation de la tirette “puisque cela fait 10 ans qu’Ecolo est à la pointe sur cette question de l’égalité”.
Une fois le texte déposé, il sera discuté en commission puis voté au parlement dans les mois qui viennent. Avec la diminution de l’effet dévolutif de la case de tête, cette mesure devrait permettre une plus grande présence des femmes au sein de l’hémicycle.
Le décumul intégral toujours à l’étude
Si le parlement avance sur la question de la tirette sur les listes électorales, le gouvernement est très discret quant au projet de décumul intégral. Lors de la dernière législature, le projet n’était finalement pas passé, le collège néerlandophone ne trouvant pas de majorité. Cette fois, le décumul fait partie de l’accord de gouvernement et même si jamais le VLD s’abstenait sur la question, il y aurait une majorité flamande puisque Groen a plus d’élus.
C’est donc au ministre des pouvoirs locaux, Bernard Clerfayt (DéFi) de proposer un texte sur cette question. Le texte aura un impact plus large puisqu’il comprendra également la diminution du nombre d’élus locaux, d’échevins ainsi qu’une revalorisation du salaire des échevins. Il devrait être mis sur la table du gouvernement fin de cette année.
Vanessa Lhuillier – Photo: Belga/Thierry Roge