La démographie bruxelloise en 2020 : les décès en forte hausse et les naissances en forte baisse
S’il se confirme qu’il y a toujours plus d’habitants dans la capitale, la croissance démographique est toutefois la plus faible enregistrée depuis 1998, rapport l’Institut Bruxellois de Statistique et d’Analyse (IBSA).
L’Institut Bruxellois de Statistique et d’Analyse (IBSA) a dévoilé dans La Capitale ce jeudi les grandes lignes de son baromètre démographique annuel en Région bruxelloise. Selon les dernières données rapportées par l’IBSA, la population bruxelloise a poursuivi son augmentation : on comptait 1 219 970 habitants en Région bruxelloise au 1er janvier 2021. Cette hausse est toutefois bien plus faible que ces dernières années. Il s’agit même de la croissance démographique la plus faible depuis 1998, précise l’IBSA.
La pandémie a touché la population
Cette évolution est notamment due à une forte hausse de la mortalité en 2020, principalement en raison de la pandémie de Covid-19. Cette hausse est de 23% par rapport à 2019 et de 21% par rapport à la moyenne de la période de 2015 à 2019. Cette hausse de la mortalité est toutefois plus faible qu’en Flandre et en Wallonie, précise l’IBSA. Cela est notamment dû au fait qu’il y a une plus faible proportion de personnes âgées dans la capitale par rapport aux autres régions belges.
Le taux de natalité en baisse
En prime, la natalité est plus importante en Région bruxelloise, du fait notamment d’une plus grande proportion de femmes en âge de procréer. Si ce taux dépasse les 12% (contre 9,5% en Flandre et 9,6% en Wallonie), le nombre de naissances est largement en baisse dans la capitale. Depuis la deuxième moitié des années 2000, cette baisse du taux de natalité se confirme et s’explique selon l’IBSA par deux raisons : les conséquences socioéconomiques de la crise économique de 2008 et l’incertitude de la population quant à l’évolution future de notre société.
“Pas d’explosion de l’exode urbain”
Le baromètre de l’IBSA rapporte également que de moins en moins de personnes s’installent en Région bruxelloise. Le nombre d’immigrations internes (soit des personnes qui viennent de Belgique et s’installent dans la capitale) a diminué de 6% entre 2019 et 2020. L’IBSA l’explique partiellement par les confinements suite à la pandémie de Covid-19 qui a reporté bon nombre de déménagements. Dans le même temps, le nombre d’émigrations internes, soit les personnes qui quittent Bruxelles pour un autre endroit en Belgique, est resté stable entre 2019 et 2020. L’IBSA pointe toutefois que le nombre de départs de la Région surpasse de plus en plus le nombre d’entrées dans la Région.
“Néanmoins, contrairement à ce qui a pu être véhiculé, la RBC n’a pas connu une nouvelle explosion de l’exode urbain en 2020, mais bien plutôt une baisse de son attractivité migratoire”, précise le baromètre.
En effet, suite à la pandémie et à la fermeture partielle des frontières, les entrées en Région bruxelloise ont diminué de 21% entre 2019 et 2020. Il y a également une baisse des émigrations à l’international, à savoir 20% de moins entre 2019 et 2020.
Et dans les communes ?
L’IBSA que si l’ensemble de la Région bruxelloise est en croissance démographique, l’augmentation de la population ne concerne que 8 des 19 communes bruxelloises. Cette hausse est de plus de 1% dans cinq communes : Anderlecht, Auderghem, Uccle, Evere et la Ville de Bruxelles. Par contre, 11 communes perdent des habitants, parmi lesquels Saint-Gilles (-1%), Schaerbeek (-1%) et Saint-Josse-ten-Noode (-1,4%).
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Gr.I. – Photo : illustration Belga/Hatim Kaghat
■ Interview de Jean-Pierre Hermia, auteur du baromètre démographique de l’IBSA.