Coronavirus : comment les hôpitaux gèrent le personnel soignant?
Durant le pic des hospitalisations en mars et avril, le personnel soignant qui était diagnostiqué positif mais avec peu de symptômes voire asymptomatique, devait poursuivre son travail. Mais qu’en est-il aujourd’hui? La gestion est très différente d’un lieu à un autre.
Les connaissances sur la transmission du covid-19 ont évolué depuis le début de la pandémie et les hôpitaux s’en servent. Il a en effet été démontré que certains patients testés positifs au covid-19 avaient une charge virale très faible et n’étaient donc plus contagieux. Cela, il est possible de le déterminer grâce à la technique de l’amplification lors de l’analyse du test.
Au Chirec, on utilise cette technique pour le personnel qui fait son prélèvement au sein de l’hôpital. “Si quelqu’un est testé positif mais est asymptomatique, nous allons regarder sa charge virale, explique Carole Schiervel, médecin hygiéniste pour le groupe hospitalier privé Chirec. Si elle est faible, alors nous lui demandons de continuer son travail. Sinon, il doit être mis en quarantaine.” Cette option n’est possible que pour le personnel qui fait son test au Chirec sinon l’hôpital n’a pas accès au détail du test. “Nous ne voulons pas devenir un cluster mais pour le moment, ce n’est pas le cas.”
Dans les hôpitaux Iris, on a opté pour une autre formule. Si la personne est positive, elle doit rester chez elle, quelle que soit sa charge virale. Par contre, si c’est un de ses proches qui est positif, il lui est demandé de venir travailler si cela est nécessaire pour la bonne continuité du service. “Cela dépend donc des services et des implantations, ajoute Etienne Wéry, administrateur du groupe Iris. A Bordet, le personnel est écarté d’office.”
Des médecins qui poursuivent leurs activités
Du côté des médecins, ceux qui sont indépendants continuent en général leur consultation. Certains adaptent leur mode de fonctionnement en faisant plus de téléconsultation sauf quand un examen physique est nécessaire. “Sciensano a demandé aux prestataires de soins de santé de voir s’ils respectent la quarantaine ou non, précise Philippe Devos, président de l’Absym, l’association des médecins généralistes. Si leur absence met en péril le fonctionnement de l’hôpital, c’est logique qu’ils restent. Cependant, pour le moment, nous ne sommes pas sous tension et mettre quelqu’un en quarantaine signifie que la charge de travail se reporte sur ses collègues.”
Un courrier du Risk management group doit partir dans les prochains pour rappeler aux hôpitaux que la quarantaine et l’écartement du personnel doit être privilégié. “Cela me semble être raisonnable et être un bon signal pour la population, conclut Philippe Devos. Le personnel soignant participe ainsi à l’effort collectif même si nous n’avons pas vu de patient être contaminé par le covid durant leur séjour à l’hôpital.”
Vanessa Lhuillier- Photo: BX1