Rassemblements, voyages, pass sanitaire… : à quoi s’attendre cet été face à l’épidémie de Covid-19
Dans le Face à face de Toujours + d’Actu, Fabrice Grosfilley revient sur les mesures qui pourraient être annoncées prochainement pour l’été, notamment autour des rassemblements en familles ou des voyages. Des assouplissements s’annoncent mais jusqu’à quel point seront-ils instaurés, pour éviter une reprise de l’épidémie de Covid-19 ? La discussion est lancée sur BX1+.
Autour de la table virtuelle de Toujours + d’Actu, Yves Van Laethem, porte-parole interfédéral Covid-19, François Perl, directeur du pôle “social et citoyen” chez Solidaris, et Yves Coppieters, épidémiologiste et professeur en Santé publique à l’ULB, ont évoqué ces nouvelles mesures qui s’annoncent pour l’été.
De son côté, Yves Coppieters confirme ses doutes concernant la possibilité que la bulle sociale à l’intérieur soit de quatre personnes différentes par jour. “Je comprends la nécessité d’élargir cette bulle à l’intérieur, qui doit être proportionnelle à la bulle proposée à l’extérieur”, dit-il. “Mais il faut aussi différencier les situations. La bulle familiale privée doit évaluer les risques par rapport à des personnes qui ne sont pas vaccinées ou des personnes à risque”.
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“On va peut-être un peu vite”, confirme Yves Van Laethem. “À l’intérieur, on passerait de deux personnes du même ménage à quatre qui peuvent changer sans arrêt. Cela fait beaucoup de personnes qu’on peut voir. On ne doit évidemment pas infantiliser la population, mais on a une bouffée d’air tellement importante qu’on a l’impression d’avoir un vent trop important. Il faut être prudent”. Yves Van Laethem précise toutefois que cette opinion des experts de l’épidémie reste “un avis et des conseils” et que les décisions doivent émaner des politiques.
“La vaccination ne règle pas tout”
“On revient tout doucement à la situation de juin 2020, durant laquelle on n’avait pas de notion de bulle sociale”, explique François Perl. “Mais on le voit en Angleterre, la vaccination ne règle pas encore tout. Il faut atteindre un taux de vaccinés que nous n’avons pas encore atteint en Belgique, pour être tout à fait à l’abri d’une augmentation des contaminations. Il faut mettre tout cela dans la balance. Il semble donc prématuré en juin 2021 de dire qu’on peut relâcher tous les comportements sociaux. Même si tout le monde, évidemment, est lessivé après six mois voire plus de restrictions”.
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Concernant la vaccination et le pass sanitaire européen, Yves Van Laethem indique qu’il n’est “pas encore établi si le pass demandera d’avoir une dose ou deux doses de vaccin” pour être confirmé. “Des discussions ont toujours lieu entre les experts sur la protection du vaccin avec une ou deux doses, et sur la transmission du virus”, explique-t-il. “Il y a une solution transitoire à trouver pour cet été vu que tout le monde n’aura pas eu sa deuxième dose d’ici là”, ajoute Yves Coppieters.
“On a été glacé par Tomorrowland”
Autour des grands événements qui s’annoncent à la fin de l’été, François Perl s’interroge sur leur légitimité. “D’un point de vue de santé publique, l’affaire Tomorrowland est interpellante car la Belgique est le seul pays à s’octroyer une telle dérogation pour de si grands événements, avec l’Australie et la Nouvelle-Zélande, où le virus a été quasiment éliminé”, dit-il. “Quand l’État donne un signal : ‘allez-y’, nous n’allons pas dire aux gens de ne pas y aller. C’est à l’État d’assurer la responsabilité de ces ouvertures”.
“On a été glacé par Tomorrowland et autres activités du même style”, répond Yves Van Laethem. “C’est heureusement fin août. Mais un brassage d’autant de dizaines voire centaines de milliers de personnes qui ne viendront pas que de Belgique, cela fait peur”.
Concernant l’horaire de fermeture de l’horeca, Yves Coppieters confirme qu’il sera difficile pratiquement d’assurer l’organisation des terrasses des cafés et restaurants. “Le message de 22h00 reste un vrai message de prévention”, dit-il.
Gr.I. – Photo : illustration Belga/Nicolas Maeterlinck