Chaque vie compte: la campagne des AMO pour faire entendre la voix des jeunes

La détresse des jeunes, en cette période sanitaire, est un sujet qui revient régulièrement dans les conversations et dans les médias. Ils ont en effet pris les restrictions imposées par la crise de plein fouet. Peu de cours en présentiel, des contacts sociaux limités, un confinement vécu dans la promiscuité avec sa famille,… s’en est alors suivi des conséquences désastreuses pour leur bien-être mental: décrochage scolaire, repli sur eux-mêmes,… Des émotions, et une souffrance qu’ils avaient besoin de confier.

Certains ont donc poussé la porte des Services d’actions en milieu ouvert, plus communément appellés AMO. C’est le cas de Yasmine, Lina, David, et Haitem et de d’autres adolescents bruxellois. Là, ils ont trouvé un espace de confiance pour s’exprimer, faire part de comment ils vivent la crise sanitaire, mais aussi de leur réalité, leurs aspirations pour le présent et l’avenir. De ces entretiens, est sorti une envie de liberté, d’échanger, de partager et de faire des choses ensemble. En résumé, les jeunes veulent que leur voix soit entendue.

C’est à partir de ce constat qu’est née la campagne “chaque vie compte”, diffusée sur les réseaux sociaux Instagram et Facebook. Une campagne imaginée et mise sur pied par les jeunes et les responsables de 7 AMO bruxelloises ( Promo jeunes, Samarcande, Atouts jeunes, SOS jeunes, Quartier libre, Dynamos et Sésame). et qu’ils ont voulu centrer sur le thème de la liberté, une priorité pour eux. Et si ils ont choisi les réseaux sociaux, c’est pour mobiliser un maximum de personnes autour des différents enjeux liés au Covid-19.

La campagne se décline en plusieurs actions diffusées du 1 er mars au 10 mars. 

  • Des vidéos conçues par les jeunes et diffusées sur Instagram, Facebook et d’autres « médias classiques » afin de créer des espaces d’expression. En effet, ces vidéos ont été conçues pour susciter des réactions sur les réseaux sociaux.
  • Des micros-trottoirs également diffusés sur nos réseaux et qui récoltent la parole de ceux qu’on n’entend. De la rue aux réseaux sociaux, la campagne va donc créer des échanges là où ils n’en existent pas ou peu.
  • En parallèle, une distribution de masques marqués du slogan de la campagne sera organisée dans plusieurs communes bruxelloises de façon à contribuer concrètement à l’effort collectif, mais aussi à rendre visibles les autres enjeux essentiels souvent occultés par cette crise sanitaire.

L’objectif est de faire maillage dans différents quartiers de Bruxelles et créer des liens entre des jeunes, des personnes vulnérables et invisibles (familles en situation de précarité, sans-abris, personnes isolées, personnes âgées, sans-papier, réfugiés…), les AMO de Bruxelles et d’autres acteurs sociaux politiques. Ces jeunes espèrent aussi que la réalité qu’ils vivent soit mieux prise en compte par les autorités compétentes.

 

■ Reportage de Laura Vandormael, Jennifer Fuks et Hugo Moriamé