La Febet s’interroge sur les aides régionales “octroyées indirectement à Uber”

La fédération belge des taxis, la FeBeT, s’interroge sur l’aide régionale de 3 000 euros accordée aux exploitants de taxi et de location de voiture avec chauffeurs (LVC), principalement car cette prime aide également des exploitants de LVC affiliés à Uber.

Voici deux semaines, le gouvernement bruxellois s’est accordé pour octroyer une aide régionale de 3 000 euros aux exploitants de taxi et de location de voiture avec chauffeurs (LVC). Selon le ministre-président bruxellois Rudi Vervoort (PS), 1 591 exploitants bénéficieront de cette aide, soit un effort budgétaire de près de 4,5 millions d’euros.

Mais l’étendue de cette aide pose problème à la fédération belge de taxis, la FeBET, qui a envoyé une lettre au ministre-président bruxellois. Selon la fédération, le secteur des taxis et des LVC comptait 853 exploitants, contre aujourd’hui 1 584 exploitants. “Il y a eu depuis lors 731 nouveaux exploitants de LVC affiliés à Uber, ayant reçu une licence de la Région bruxelloise au cours de ces quatre dernières années”, rapporte le président de la FeBeT, Khalid Ed-Denguir. Ce dernier s’interroge notamment sur le fait que “la Région (…) consacre 2,2 millions d’euros à de tous nouveaux exploitants mis sur la route par Uber au mépris de la réglementation taxi”, affirmant que le gouvernement bruxellois “donne à ces exploitants de LVC – et donc indirectement à Uber – 2,2 millions d’euros, c’est-à-dire le même montant que le total de l’aide au taxi.”

Selon la FeBeT, cette proposition d’aide régionale à tous les chauffeurs de LVC, fait que le gouvernement bruxellois donne “aux taxis et aux LVC le même statut mais sans toutefois exiger les mêmes obligations et contraintes”. Elle demande donc qu’une initiative soit prise à l’encontre de ces chauffeurs Uber. “Prenez donc sans plus attendre une initiative courageuse, cohérente et enfin conforme à vos paroles et même à votre déclaration gouvernementale pour corriger cette nouvelle injustice. Sinon nous serons bien obligés de constater, dans les actes, un soutien indirect du PS et d’Ecolo à la multinationale”, dénonce la FeBeT.

La validité de cette déclaration est contestée par Sam Bouchal, qui se présente lui aussi comme président de la Febet. Une procédure judiciaire est en cours à ce sujet.

Gr.I. – Photo : illustration Belga

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29 avril 2020 - 16h22
Modifié le 30 avril 2020 - 10h40