Coronavirus : un taux de surmortalité de 86% dans les maisons de repos pendant le confinement

De mars à mai, les maisons de repos ont enregistré presque deux fois plus de décès qu’à l’ordinaire, écrit vendredi Le Soir sur la base d’une étude de l’ULB et de la VUB sur la surmortalité.

L’étude souligne surtout les ravages de l’épidémie dans les homes et démontre que les résidents des maisons de repos ont payé un plus lourd tribut au Covid-19 que le reste de la population. Entre le 9 mars et le 24 mai, la mortalité était quasi deux fois plus élevée en maisons de repos que sur la même période en 2018 et 2019: +86% de décès.

Cette surmortalité en 2020 est aussi plus du double que celle observée dans la population globale de plus de 65 ans: 86% contre 38%. “L’analyse fine des chiffres, semaine par semaine, montre par ailleurs que le virus a entraîné une surmortalité un peu plus rapide dans les maisons de retraite“, précisent les auteurs de l’étude, l’épidémiologiste Raphaël Lagasse (ULB) et le professeur Patrick Deboosere (VUB). “Ce qui semble indiquer que l’infection y était probablement présente dès le début de l’épidémie. Les mesures prises la semaine du 9 mars arrivaient déjà trop tard pour de nombreuses institutions.” Pour éviter une répétition de ces erreurs, les deux experts plaident pour le lancement d’une recherche qualitative et comparative afin d’identifier les bonnes pratiques et de les généraliser.

Deux tiers des 9.878 personnes décédées du Covid-19 en Belgique étaient résidentes d’une maison de repos. La plupart d’entre elles ont perdu la vie dans leur institution, 20% avaient été admises à l’hôpital. Par ailleurs, les chiffres sur la surmortalité indiquent que la Belgique se situe dans le peloton de tête des pays européens les plus touchés, mais derrière l’Espagne et l’Italie.

De nouvelles mesures prises par Iriscare

Suite aux dernières décisions du Conseil national de sécurité, Iriscare a envoyé à ses maisons de repos et de soins de nouvelles consignes concernant les visites, sorties et activités de ses résidents.

Les visites : “Aucun des stades épidémiques ne justifie la suppression complète des visites en maison de repos ou en maison de repos et de soins. Les visites ne peuvent être suspendues que si la décision est prise au niveau communal ou au niveau de la région de Bruxelles-Capitale en raison de la situation épidémiologique dans la commune ou dans la région“, indique Iriscare.

Les sorties des résidents : “Les sorties sont également régies par les différents stades épidémiques. Si l’organisation de sorties en groupe
(maximum 5 personnes avec les gestes barrières) et individuelles est possible aux stades 0 et 1, les nuitées en dehors de la maison de repos ne sont pas permises lorsque la phase épidémique nationale est déclarée, comme c’est le cas aujourd’hui. Les sorties non essentielles sont néanmoins déconseillées dans les stades plus élevés. Cependant, afin d’éviter l’isolement physique et le syndrome du glissement et de contribuer au bien-être des résidents, les sorties non-essentielles ne sont plus interdites mais ne peuvent toutefois dépasser 2 heures. À l’exception des résidents suspects ou COVID-19 positifs pour lesquels toute sortie est interdite“.

Belga