Bientôt de nouvelles règles pour les écoles ? Une réunion interministérielle prévue ce mercredi
Face à la fermeture des classes et des écoles et au nombre important de contaminations de Covid-19 chez les mineurs, les ministres de l’Enseignement et de la Santé des entités fédérées et du fédéral vont se réunir ce mercredi matin pour faire le point sur les mesures sanitaires en vigueur dans les écoles.
Chez les plus jeunes, les cas Covid-19 se multiplient, bien plus vite que parmi les adultes. Selon les dernières données rapportées par l’Institut belge de santé publique Sciensano, le nombre de nouvelles infections au Sars-CoV-2 chez les enfants âgés de 0 à 9 ans est passé de 17 143 cas dans la semaine du 10 au 16 janvier à 44 694 cas dans la semaine du 17 au 23 janvier (sachant que les données du 23 janvier sont encore partielles).
Pour les mineurs âgés de 10 à 19 ans, les chiffres ont plus que doublé : on est passé de 41 757 cas dans la semaine du 10 au 16 janvier à 88 329 cas pour la semaine du 17 au 23 janvier (sachant que les données du 23 janvier sont encore partielles). Le taux de positivité (soit le nombre de tests positifs par rapport au nombre de tests réalisés) franchit même les 60% pour les mineurs depuis la semaine dernière.
Concernant les hospitalisations, les chiffres sont arrêtés au 9 janvier, mais la proportion de mineurs parmi l’ensemble des admis à l’hôpital pour un cas de Covid-19 a augmenté au 9 janvier, par rapport aux chiffres de fin décembre (près de 14% de mineurs admis à l’hôpital).
Moins de fermetures de classes mais…
Cette large augmentation de nouveaux cas n’entraînerait pas une explosion des fermetures de classes et d’écoles, selon les derniers chiffres de l’Office de la Naissance et de l’Enfance (ONE). Ceux-ci ne sont toutefois pas récents et s’arrêtent au 16 janvier. Durant cette première semaine suivant les vacances d’hiver, il n’y a eu qu’une fermeture d’école et 110 fermetures de classes en Fédération Wallonie-Bruxelles. Alors qu’on avait atteint 28 fermetures d’écoles et plus de 1 200 fermetures de classes début décembre.
Cela s’explique par le fait que les règles sanitaires dans les écoles ont changé depuis lors. Début décembre, deux cas positifs dans une même classe suffisaient à annoncer sa fermeture. Aujourd’hui, il faut au moins quatre cas positifs ou 25% de la classe touchés par le Covid-19 pour confirmer la fermeture pour cinq jours. Et aucune fermeture n’est prévue dans l’enseignement secondaire. Sans oublier que les chiffres de l’ONE ne tiennent pas compte des enseignants et autres membres de l’encadrement absents pour des cas contacts ou positifs en dehors de l’école.
La fin (partielle) de la quarantaine pour les cas contacts ?
Face à ces chiffres inquiétants, les ministres de l’Enseignement et de la Santé vont se réunir ce mercredi pour discuter des mesures nécessaires pour faire face à Omicron. Les règles de quarantaine pourraient notamment être revues. Il s’agit principalement d’une demande du ministre flamande de l’Enseignement Ben Weyts (N-VA) qui souhaite tout simplement la suppression de la quarantaine pour tous les cas contacts, ainsi que la fin du tracing de contacts.
Cette proposition n’est pas approuvée par la ministre de l’Enseignement en Fédération Wallonie-Bruxelles Caroline Désir (PS), ni la ministre de l’Enfance et de la Santé Bénédicte Linard (Ecolo).
► Voir notre reportage du 20 janvier | Les directeurs d’école chez la ministre Désir pour trouver des solutions face à Omicron (vidéo)
Le ministre fédéral de la Santé Frank Vandenbroucke (Vooruit) a déjà confirmé qu’il était contre l’idée de Ben Weyts. Mais dans une note parvenue aux médias, il propose plutôt de supprimer la quarantaine pour les enfants qui ont été contact à haut risque avec une personne de leur foyer. Et ce, après un autotest réalisé avant d’aller à l’école et à condition que l’enfant respecte la quarantaine pour les autres activités. Frank Vandenbroucke propose également d’offrir un autotest gratuit par enfant et par enseignant pour les prochaines semaines.
Le ministre de la Santé rappelle toutefois que les enfants et enseignants positifs au Covid-19 doivent bien rester à la maison. Il demande également d’appliquer “la vaccination le plus largement possible dès l’âge de 5 ans”.
“Gestion de crise”
Ces mesures sont en tout cas difficiles à défendre sur le plan sanitaire, selon plusieurs experts dont le porte-parole interfédéral Covid-19 Steven Van Gucht dans Le Soir. Si le virologue se dit contre l’idée d’envoyer des élèves et enseignants positifs et asymptomatiques à l’école, il demande avant tout le respect des mesures sanitaires de base dans les classes comme la ventilation, le port du masque et la limitation des contacts entre les élèves de différentes classes. Il confirme que les mesures proposées pour les écoles sont avant tout “une gestion de crise” due au variant Omicron, et que cela pourrait encore durer quelques semaines.
■ Les explications de Grégory Ienco dans Le 12h30.