Crise des réfugiés : l’État belge assigné par la Ligue des droits humains pour “crimes contre l’humanité”

La Ligue des droits humains estime que le non-respect du mécanisme de répartition des réfugiés lors de la crise de 2015 est un crime contre l’humanité.

La Ligue des droits humains à annoncer assigner l’État belge devant le tribunal de première instance de Bruxelles pour “crimes contre l’humanité“.

EN 2015, l’Union européenne fait face à un afflux de personnes demandant une protection internationale, essentiellement en Grèce et en Italie. Dans une volonté de solidarité pour aider les pays les plus touchés, un mécanisme de répartition avait été mis en place par l’Europe. L’UE impose alors des quotas de personnes à relocaliser dans d’autres pays de l’UE.

Or, la Belgique n’a pas respecté ses engagements, selon la Ligue des droits humains. Se basant sur un rapport de la Commission européenne, elle pointe qu’en septembre 2017, seules 677 personnes en provenance de la Grèce avaient été relocalisées en Belgique, alors qu’elle devait en accueillir 2415.

Pour la Ligue, l’État belge a contribué à la surpopulation des camps sur les îles grecques. Ce qui a eu pour conséquences des “conditions de vie inhumaines“. “Ces camps sont devenus surpeuplés avec des conditions dramatiques de vie : impossibilité d’avoir une hygiène correcte, difficulté d’accès à l’eau et à un soutien médical, impossibilité de se nourrir correctement” souligne Sibylle Gioe, vice-présidente de la Ligue des droits humains.

Une situation qui se reproduit des années après. “On le voit aujourd’hui avec la crise de l’accueil des réfugiés à Bruxelles où de nombreux demandeurs d’asile ne sont plus accueillis en Belgique, ce qui est totalement illégal point de vue droit international et des droits humains.”

“Nous demandons à l’État belge de prendre les réfugiés qu’ils ont laissés sciemment pourrir dans les camps et que l’État belge s’engage à respecter à l’avenir le droit international et des droits humains en ce qui concerne les réfugiés, mais également les décisions de l’UE qui s’imposent à lui” conclue la vice-présidente.

 

■ Une interview de Sibylle Gioe, vice-présidente de la Ligue des droits humains, par Anaïs Corbin