Crise de l’asile : un lieu d’accueil trouvé pour 40 MENA, le fédéral toujours sans solution structurelle
Ce jeudi matin, la police de Bruxelles Capitale Ixelles a fait évacuer, à la demande du bourgmestre Philippe Close (PS), les tentes en carton installées devant le hub humanitaire pour les demandeurs d’asile sans place dans un centre d’accueil. La Région annonce qu’une solution va être trouvée pour 40 Mena, alors que le fédéral patauge toujours pour trouver une solution structurelle à ce manque de places.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, une trentaine de jeunes hommes, dont des mineurs, ont à nouveau dormi dans des tentes en carton devant le hub humanitaire, situé sur l’avenue du Port à Bruxelles. Ces tentes ont été évacuées ce matin vers 8h00 par la police de Bruxelles Capitale-Ixelles, à la demande du bourgmestre de la Ville de Bruxelles Philippe Close (PS), comme la veille. “L’essentiel est que la Ville a permis aux gens d’y passer la nuit”, explique Michel Genet, directeur de Médecins du Monde, à l’agence Belga. “Aucun mineur non-accompagné ne s’est ajouté la nuit dernière et ça, c’est positif”, poursuit-il.
La Région bruxelloise, pour sa part, a dégagé une solution d’urgence pour permettre l’accueil de 40 mineurs non-accompagnés (MENA) dans un bâtiment à Ixelles, auparavant affecté à l’accueil de réfugiés ukrainiens mais actuellement vide. L’accueil sera encadré par Fedasil, l’agence fédérale pour l’accueil des demandeurs d’asile, et par la plateforme citoyenne de soutien aux réfugiés BelRefugees. “Cela reste un sparadrap sur une plaie ouverte”, estime toutefois Mehdi Kassou, porte-parole de BelRefugees. “Nous avons déjà 30 mineurs dans le dispositif existant et il y a encore une trentaine de mineurs dans la rue. Et on sait que tous les jours, des dizaines de mineurs arrivent sur le territoire et qu’une infime partie d’entre eux trouvent une place dans le réseau Fedasil. Et dans quelques jours, la situation sera la même”.
Arrêt de travail chez Fedasil
Au niveau fédéral, aucune solution n’a donc pu être trouvée quant à la création directe de nouvelles places dans un grand centre d’accueil humanitaire. Mais les négociations continuent au sein du gouvernement fédéral. La Défense et la Régie des bâtiments ont notamment été chargés d’identifier de nouvelles places d’accueil. Et des discussions sont en cours entre le fédéral et la Région pour l’ouverture de 1 200 places dans le cadre du Plan hiver.
En attendant, la crise perdure, notamment chez Fedasil. Face à la charge de travail et l’impossibilité d’accueillir tous les demandeurs d’asile, comme l’impose la loi, les travailleurs des 35 centres Fedasil du pays, dont celui du Petit Château à Bruxelles, ont décidé de manifester et d’arrêter leur travail durant une heure. Ils dénoncent ainsi l’impact de la sur-occupation dans les centres et de la prolongation des procédures des demandes d’asile. Le personnel rappelle encore que cette situation dure depuis le 18 mai 2021 et qu’il ne souhaite plus travailler dans ces conditions.
■ Reportage de Jean-Christophe Pesesse, Loïc Bourlard et Stéphanie Mira.
Gr.I. avec Belga – Photo : BX1