Sécurité, nuisances sonores, transports de nuit : retour sur le débat “Bruxelles la nuit”

Bruxelles vit la nuit. Comment faire coexister lieux de fête et de vie ? Quelle Mobilité nocturne et quelles suites au mouvement Balance Ton Bar ?  

Bruxelles la nuit était le débat de ce jeudi 6 mai, animé par Michel Geyer. Autour de la table, Loubna Azgoud (MR), Sofia Benani (Les Engagées), Manon Vidal (PTB), Mohamed Ouriaghli (PS), Margaux De Ré (Ecolo) et Fabian Maingain (DéFI).   

Voici trois grands enjeux discutés lors de l’échange :

La sécurité 

Malgré les mouvements de mobilisation autour d’un manque de sécurité dans les lieux de fêtes, comme Balance Ton Bar qui dénonce surtout les réalités des agressions subies par des femmes en milieu festif, l’enjeu est toujours de taille trois ans plus tard. Le sentiment de sécurité ne semble pas avoir augmenter. Comment les candidats perçoivent cette question et comment y répondent-ils ? 

Pour le PTB, il faut plus de présence humaine, sur place, avec un personnel formé vers qui on peut se tourner en cas d’agression et renforcer une police de proximité. 

Ecolo rappelle que la sécurité des personnes, notamment celle des femmes, ne doit pas reposer sur elles-mêmes. Il faut agir sur les mentalités, d’un côté et de l’autre pérenniser les associations qui font du travail de terrain, avec plus de subventions de la région. 

Le PS cible que le travail est à faire en grande partie du côté des agresseurs, avec une justice renforcée. Il faut aussi conditionner l’aide à un évènement en incluant une formation pour le personnel. 

Le MR souhaite garantir des subsides pluriannuels aux associations de terrain et continuer la formation des policiers sur les questions de violences faites aux femmes. Le parti propose de former de manière digitale, gratuite et certifiée, et avoir un référent par lieu de fête. Ils plaident pour renforcer le projet d’un bourgmestre de la nuit et de donner davantage de moyens au Conseil de la nuit. 

Les Engagés notent le manque de policier à Bruxelles, notamment une police de proximité qui connait son quartier et peut intervenir après de bars. Ils sont en faveur d’une vérification des casiers judiciaires dans la procédure d’engagement pour les employés de nuit. Enfin, ils envisagent de mettre en place une équipe de gardiens de la paix de nuit, “qui se balade dans les quartiers”, pour augmenter le sentiment de sécurité. 

Chez DéFI, il faut travailler main dans la main avec le secteur. Il y a un surtout un grand travail culturel à faire, éduquer les agresseurs et prendre des mesures faces à ces délits. 

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Coexistence de lieu de vie et de fête 

Certains quartiers font face à une fracture entre les résidents souhaitant retrouver du calme loin des nuisances sonores et les lieux de fête attirant du monde à des heures tardives. Que faut-il privilégier ? 

Pour le MR, la région peut réguler, notamment sur les normes de bruit. Il faut trouver un équilibre pour maintenir l’offre festive à Bruxelles. On peut être original, selon Loubna Azgoud, en déplaçant par exemple des grandes fêtes en souterrain, peut-être dans des lieux de la STIB. 

Les Engagés plaident aussi pour des normes sur les nuisances sonores. Leur proposition est d’isoler les lieux de fêtes avec un crédit à taux zéro grâce à une aide régionale. Renforcer la concertation avec les citoyens est aussi essentiel. 

Pour Ecolo, il faut des normes, de la concertation de terrain faite par les communes et une logique d’antériorité : si une zone est principalement festive, un nouvel acheteur ne peut pas s’y opposer, et inversement. Le PS rejoint cette logique. Il faut aussi, selon les socialistes, des règles plus contraignants de la région, auxquelles ne peuvent pas déroger les communes. 

Au PTB, l’importance est de garder les lieux de fêtes accueillants et ouverts et ne pas fermer à 22h au risque de voir les personnes se déplacer et occuper les rues. Ils défendent un plan d’isolation, qui règlera en partie la question du son pour les lieux de fête.  

Enfin, pour DéFI, il faut revoir l’équilibre au niveau de la région et être plus contraignant, notamment accepter de fermer un établissement qui ne respecterait pas les normes. 

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Mobilité nocturne  

Comment se déplacer le soir ou la nuit à Bruxelles ? Que faut-il renforcer ? 

Pour le PS, il n’y a pas assez de lignes de nuit, il faut développer et répondre à la demande. Pour eux, développer davantage Collecto et Noctis qui vont pouvoir jouer ce rôle-là. 

Ecolo souhaite plus de transports de nuit, et étendre les horaires de métro notamment. Il faut aussi améliorer le sentiment de sécurité, particulièrement des femmes. Ils ont une proposition qui cherche à renforcer les témoins actifs de la STIB et à former les personnes présentes sur le réseau. 

Pour DéFI, il faut en effet allonger l’offre de transport, grâce aux services existants, comme Collecto. Le parti cible aussi l’importance d’une meilleure sécurité dans les transports la nuit, pour encourager l’usage. 

PTB souhaite renforcer l’offre de Noctis et de tram 24h/24 et 7j/7. Une présence humaine est essentielle : pour cela, en rendant les transports gratuits, les agents de vérification de tickets pourront être mobilisés pour la sécurité des voyageurs et voyageuses.  

Le MR entend augmenter l’offre de la STIB les soirs d’affluence comme le jeudi, vendredi et samedi, à certaines heures. La sécurité est aussi un enjeu pour le Mouvement Réformateur. 

Enfin, Les Engagés sont en faveur d’une augmentation de l’offre de nuit, mais déclarent que les moyens ne sont pas disponibles aujourd’hui à cause des presque-gratuités de transport mises en place lors de la législature précédente. 

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07 juin 2024 - 13h47
Modifié le 07 juin 2024 - 13h49