Le bulletin de Barbara Trachte: une transition économique marquée par le covid

Le bulletin de Barbara Trachte, Ecolo, secrétaire d’Etat à la Transition économique et de la recherche scientifique.

Analyse Vanessa Lhuillier

Note globale

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Action : 31/50

En juillet 2019, les négociateurs bruxellois créent la surprise en ne nommant pas un ministre de l’Économie, mais bien une secrétaire d’Etat à la Transition économique. Le ton est donné. La Région bruxelloise, sous l’impulsion verte, souhaite faire pousser des entreprises plus responsables de l’environnement et qui s’inscrivent dans la théorie dite du « donut » ou shifting economy. Tout est circulaire. Barbara Trachte monte dans un exécutif pour la première fois.

Comme pour les autres, son mandat sera marqué par la pandémie. Elle n’a pas le temps d’endosser totalement le costume, qu’il faut déjà prendre des mesures dans l’urgence pour sauver l’économie bruxelloise. Les commerces ferment leurs portes. Seules les fonctions dites essentielles poursuivent leurs activités. L’horeca et les professions de contact sont particulièrement touchées. Il faut faire vite pour éviter les faillites. Seulement, les mesures tardent à arriver. Les primes sont plus faibles qu’en Flandre. Les dossiers à remplir ressemblent à une épreuve supplémentaire pour des indépendants très inquiets. Au final, malgré les craintes, l’économie fait preuve de résilience. Les faillites n’explosent pas comme redouté.

300 millions d’aides pour le covid, 200 millions pour l’énergie

Cependant, pas le temps de souffler. La guerre en Ukraine et la crise énergétique frappent les portefeuilles. Barbara Trachte tentera de faire pression sur le gouvernement fédéral qui a la main sur le dossier.

Une des conséquences de ces crises successives est la mise en lumière de la volonté de changement dans l’économie. Cela peut apparaitre comme une opportunité et Barbara Trachte la saisit, en conditionnant les aides à une économie durable. Elle peut appliquer son programme avec plus de facilité. Les 30 millions d’euros d’aide à l’expansion économique vont à des entreprises en transition. Finance Brussels&Invest est le bras armé de cette politique.

Elle réalise une grande partie des objectifs inscrits dans l’accord de majorité : le prêt Proxi, le doublement des parcs pour les PME, le renfort des guichets d’économie locale ou encore la création de Coopcity.

Au niveau de la recherche, Innoviris reçoit un nouveau cahier des charges et une nouvelle méthode est appliquée. La cité des Sciences n’est toujours pas opérationnelle mais son emplacement est connu. Elle ouvrira ses portes dans le château Tournay-Solvay à Watermael-Boitsfort.

Vision : 18/25

L’économie circulaire, ça roule

Barbara Trachte a une véritable vision de la transformation que l’économie doit opérer, quitte parfois à délaisser les entreprises traditionnelles ou les petits commerces qui ne peuvent se permettre des investissements pour devenir durables. La recherche doit aussi permettre de lutter contre le dérèglement climatique. Pour elle, l’inaction climatique coûtera plus cher à la société dans les années à venir.

Cela veut aussi dire que les pans de l’économie qui ne se verdissent pas, comme le tourisme d’affaires et le secteur des congrès, n’ont pas le même intérêt pour elle. On ne l’entend d’ailleurs pas sur la possible fermeture d’Audi Forest.

Communication : 13/25

Présente sur le terrain

Sa communication est en deux teintes. Auprès de la presse, elle n’hésite pas à envoyer des communiqués. Elle se rend régulièrement sur le terrain auprès des professionnels. Par contre, elle reste assez peu connue du grand public. Pour les Bruxellois néerlandophones, sa présence est quasi inexistante, même dans les médias économiques comme De Tijd.

Ministre-Présidente de la Cocof, en charge de la Promotion de la santé, de la famille, du Budget et la Fonction publique : satisfaisant

Difficile d’exister comme Ministre-présidente de la Cocof. Les matières se réduisent de plus en plus puisque des compétences ont été transférées à Vivalis (ex-Cocom), comme les allocations familiales. Le budget aussi se réduit et les finances de la Cocof sont un véritable casse-tête. Cependant, Barbara Trachte a mis en place le plan de Promotion de la santé pour 2023-2027 comme annoncé.  

Une fierté

Un regret

Avoir réussi à mener à bien la stratégie de transition économique annoncée. Aujourd’hui, l’ensemble des outils publics de financement, d’accompagnement et d’hébergement des entreprises à Bruxelles ont été professionnalisés et réorientés avec un objectif commun : la décarbonation de l’économie bruxelloise. Cette vaste réforme, la Shifting Economy, a pu aboutir grâce à une dynamique collective à laquelle l’ensemble de l’écosystème économique, public comme privé, a adhéré. Résultat : le nombre d’entreprises et de commerces exemplaires sur le plan environnemental et social ne cesse de grandir à Bruxelles.

Les crises du Covid et de l’énergie. Si elles ont démontré la nécessité de relocaliser une partie de notre économie, elles ont également fortement fragilisé les entrepreneurs. Des aides sans précédent ont été dégagées par la Région et les pouvoirs publics pour leur permettre de résister au choc, mais malgré cela, des secteurs ont du mal à s’en remettre. Je pense notamment à l’Horeca qui est l’un des secteurs les plus importants à Bruxelles en termes de dynamisme et d’emplois : les cafés et restaurants ont beau être remplis, ils souffrent comme rarement. Cela m’inquiète.

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