La mission d’informateur de Bart De Wever prolongée

Le Roi a reçu mercredi après-midi Bart De Wever en audience au Palais royal de Bruxelles. M. De Wever a fait à cette occasion un premier rapport au Roi sur l’avancement de sa mission d’information en vue de la formation d’un prochain gouvernement. Il fera un nouveau rapport au Roi le mercredi 26 juin, indique le Palais dans un communiqué mercredi.

Jan Jambon participera par ailleurs aux négociations en vue de former un gouvernement fédéral aux côtés du président de la N-VA, Bart De Wever, a annoncé le parti dans un communiqué. “Le comité exécutif de la N-VA a demandé au ministre-président Jan Jambon, compte tenu de son expérience en tant que vice-premier ministre fédéral, de prendre en charge les futures négociations fédérales avec le président du parti, Bart De Wever. Jan Jambon a accepté cette mission”, dit un communiqué. M. Jambon est le ministre-président sortant de la Flandre. Entre 2014 et 2018, il a été vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur du gouvernement Michel.

Depuis sa désignation mercredi dernier, le président de la N-VA a travaillé en toute discrétion et peu d’éléments ont filtré. Les présidents des différents partis pressentis pour former l’attelage fédéral ont bien été reçus par le nationaliste flamand, ont confirmé plusieurs sources. La coalition dite “Arizona” rassemblant la N-VA, Vooruit et le CD&V du côté flamand et le MR ainsi que les Engagés du côté francophone est bien testée. Il s’agirait en outre d’une coalition dite “miroir”, identique entre le fédéral et les Régions flamande et wallonne, où les discussions sont en cours.

Les négociations s’annoncent ardues au vu du contexte budgétaire. La N-VA avait précisé, dès la nomination de son chef de file, que l’informateur travaillerait sur base des chiffres du comité de monitoring. En outre, les centristes et Vooruit ont déjà mis en garde contre des économies qui se feraient sur le dos des soins de santé… alors que MR et N-VA ont dans leur programme de limiter drastiquement la croissance du budget dans ce secteur. Et la question de savoir qui occuperait le poste de ministre de la Santé serait aussi sur la table.

Enfin, la question de l’institutionnel, chère à la N-VA, divise. “Si c’est pour faire le confédéralisme, ce sera sans nous”, ont d’ores et déjà averti Les Engagés. Sur le plan socio-économique, la balle semble être dans le camp de Vooruit. Dès mercredi soir, l’homme fort des socialistes flamands, Conner Rousseau a d’ailleurs déclaré que les chances de voir son parti entrer dans cette configuration de coalition fédérale étaient “minces”. Il visait les économies dans les soins de santé et la nécessité de taxer les grandes fortunes.

Dans les rangs libéraux, on pointe un “manque de clarté” de la part de Vooruit. “Si Vooruit veut tout bloquer, il doit l’expliquer à l’électeur. Veut-il que le PS soit impliqué ?”, s’est interrogé Georges-Louis Bouchez, dimanche sur VTM.