A quoi ressemble le quotidien des policiers locaux? Reportage à Schaerbeek
Ce lundi 03 juin, Philippe Close (PS), Leila Lahssaini (PTB), Gilles Vanden Burre (Ecolo), Ismael Nuino (Les Engagés), Véronique Lederman (DéFI) et Michel De Maegd (MR) sont invités à la table de Jean-Christophe Pesesse.
Six candidats au parlement bruxellois pourront s’exprimer sur les grandes compétences régaliennes à la chambre, à commencer par la sécurité, la justice, la politique pénitentiaire ou encore l’immigration.
Un débat à suivre dès 18h30 en TV, radio et sur BX1.be.
- Les 1.600 policiers par an promis par le fédéral n’ont pas été engagés. Pourtant, la plupart des partis réclament aujourd’hui plus d’agents dans la rue. Mais à quoi ressemble le quotidien de ces policiers locaux? Notre journaliste Thomas Dufrane a rencontré Sylvie, inspectrice de quartier à Schaerbeek. Reportage à visionner ci-dessus.
Un sous-financement de la police
A Bruxelles, le travail dans les commissariats est fastidieux, avec une lourde charge administrative. Le nombre de missions par policier est très important. Et ce sont une hausse de la criminalité, du trafic de drogue et des enjeux sécuritaires que décrient les policiers.
Au mois de février 2024, nous relayions l’information selon laquelle le modèle de financement des zones de police désavantage Bruxelles. D’après l’étude de Bruxelles Pouvoirs Locaux, la police bruxelloise est sous-financée à hauteur d’au moins 10% chaque année.
C’est la norme KUL qui permet de calculer les budgets alloués par zone de police, une méthode de calcul imaginée à la fin des années 1990 et qui conduit à un sous-financement annuel pour les six zones de police bruxelloises. Cela s’explique notamment par la hausse de 25% de la population bruxelloise entre 2009 et 2022, contre 12% pour la population belge.
“Pas touche à nos services publics”, c’était un des slogans brandis par les militants de la FGTB ce matin à Bruxelles, lors d’un rassemblement pour s’opposer aux nouvelles règles d’austérité européennes, votées fin avril par le Parlement européen. L’objectif de redressement des finances publiques des Etats membres est déconnecté de la réalité des pays, dénonce la FGTB. 30 milliards d’économies par an à l’horizon 2028 : “ce ne sont plus des coupes budgétaires, c’est un massacre à la tronçonneuse” clame Thierry Bodson, président de la FGTB.
L’équilibre entre le besoin de refinancement du secteur public, notamment de la police, et les impératifs économiques sera débattu par les candidats présents ce soir.
La justice belge en perte de vitesse
Le 23 mai dernier, l’Institut Fédéral pour la Protection et la Promotion des Droits Humains a publié son rapport annuel pour l’année 2023, notant une “fragilisation de l’Etat de droit”. L’institut y dénonce un manque de moyens pour la justice, des problèmes de recrutement de nouveaux magistrats et greffiers ainsi qu’un important retard de traitement des affaires. Ce sont aussi des juges titulaires dans plusieurs justices de paix Bruxelloises qui viennent à manquer : une réelle menace pour la justice de proximité chargée notamment de certains dossiers immobiliers et des personnes sous tutelle.
Politique pénitentiaire : la Belgique sur le banc
La surpopulation carcérale est devenue un réel enjeu en Belgique : l’Etat belge a été condamné à payer 24 millions d’euros d’astreintes, en décembre dernier, pour la situation à la Prison de Lantin, occupée à 131.9% de ses capacités, d’après des chiffres d’Avocats.be datant du 15 février dernier. Traitements inhumains et dégradants infligés aux détenus entassés : c’est ce que la cour d’appel de Liège a retenu contre l’Etat belge, tenu de réduire la population carcérale. Par jour de retard et par détenu excédentaire, il faut compter 1000 euros d’astreinte. Ce qui fait 23 millions d’euros en date du 28 mai 2024 et qui continue d’augmenter. Le problème de surpopulation carcéral est global et s’étend à d’autres institutions pénitentiaires.
De nombreux enjeux parmi les matières régaliennes à la Chambre. Retrouvez le débat aujourd’hui à 18h30 en TV, radio et sur BX1.be.
