Une année dans la seringue : novembre

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BX1 vous propose une rétrospective de l’année politique. Mois par mois, ce qui nous a marqué en 2021 : la lutte contre la Covid19, l’économie au ralenti, la mobilité en transition et les débats houleux au sein de la classe politique… 

En novembre, la remontée des contaminations s’accélère et de nouvelles restrictions sont imposées. Lors du comité de concertation du 17 novembre, il est décidé que le port du masque devient obligatoire en intérieur dès l’âge de 10 ans, sauf à l’école, et que le Covid Safe Ticket ne dispense plus du port du masque, sauf quand on est attablé dans les cafés ou restaurants. Le CST devient obligatoire pour les événements de plus de 50 personnes en intérieur et plus de 100 personnes en extérieur. Le télétravail n’est plus recommandé, mais imposé 4 jours par semaine. Les ministres de la Santé autorisent également l’accès à la troisième dose, « le booster », pour tous les plus de 18 ans (initialement prévue pour le printemps, son administration sera progressivement accélérée). Toutes ces mesures entrent en application dès le 20.

Lors de ce comité de concertation, les experts qui conseillent les autorités auraient souhaité obtenir des mesures plus strictes dans les écoles (port du masque en primaire, retour de l’enseignement hybride en secondaire), mais les ministres de l’éducation francophone et néerlandophone s’y opposent fermement.

Le 26 novembre, un nouveau comité de concertation donne un tour de vis supplémentaire : boîtes de nuits et discothèques doivent fermer, les cafés et restaurants ne peuvent plus ouvrir après 23 h, avec une limite de 6 personnes par table, les fêtes privées hors domicile sont interdites, les compétitions sportives en intérieur doivent se dérouler à huis-clos.

Le 21 novembre, 35 000 personnes manifestent à Bruxelles contre l’instauration du CST. Le succès de la manifestation, qui avait été peu annoncée en dehors des réseaux sociaux, est une surprise et un coup de semonce pour les gouvernements associés à la gestion de la crise. Dans le cortège, on trouve notamment des représentants de l’extrême droite flamande, mais aussi des militants anti-vax, des familles et quelques personnes âgées. De sérieux incidents éclatent en fin de journée avec des voitures incendiées et du mobilier urbain détérioré. La police procède à 42 arrestations administratives.

La vaccination obligatoire du personnel soignant est l’un des grands débats de novembre. Alors qu’un accord est trouvé le lundi 15 en conseil ministériel restreint, le 16, Paul Magnette, président du PS, fait savoir qu’il s’oppose à toute sanction pouvant aboutir à un licenciement. L’accord devra donc être renégocié. Il prévoit une vaccination obligatoire à partir de janvier, mais avec une période transitoire jusqu’en avril. Passé cette date, le personnel non-vacciné pourra se mettre en disponibilité pour éviter un licenciement. Les syndicats restent opposés à la mesure.

Manifestation Chauffeurs UBER LVC - Capture BX1

Le 24 novembre, à la suite d’une plainte déposée par les Taxis Verts, la cour d’appel de Bruxelles suspend les activités d’Uber. Les chauffeurs concernés entament une série d’actions de protestation en bloquant la circulation. Le gouvernement bruxellois qui travaillait sur un plan taxi (on l’attend depuis la législature précédente), promet une solution temporaire. Les partis de la majorité n’arrivent toutefois pas à se mettre d’accord sur les modalités. Le PS, par la voie de son chef de groupe Ridouane Chahid, dépose sa propre proposition basée sur le plan taxi, alors que l’Open VLD et Défi ont avancé sur un autre texte (une « ordonnance sparadrap ») qui permet aux chauffeurs des plateformes de reprendre le volant sans condition. Ce texte a le soutien des partis de l’opposition (MR et CDH entre autres) tandis que la position d’Ecolo reste floue. Menacé par le vote d’une majorité alternative, le ministre-président Rudi Vervoort dépose finalement un texte de compromis qui n’autorise les prestations que des chauffeurs possédant une licence avant le 15 janvier 2021 et prestant au moins 20 heures de travail par semaine. La nouvelle ordonnance sera adoptée le 10 décembre par le parlement régional, mais les tensions ont été particulièrement fortes au sein des partis de la majorité.

A partir du 16 novembre, les syndicats policiers mènent plusieurs blocages routiers pour tenter d’obtenir une revalorisation salariale.

A Glasgow, on discute du climat, avec la COP26. La Belgique n’arrive pas à se mettre d’accord sur la répartition des efforts entre entités belges. Le bilan final de la conférence ne sera pas beaucoup plus brillant. Selon Web Climate Action Tracker (Université de Wageningen) les engagements de cette COP26 (à condition d’être tenus) aboutiront à une élévation des températures de 2,4 °C en 2100, et non de 1,5 °C comme promis lors des accords de Paris.

A partir du 17 novembre, des troubles agitent les îles des Antilles françaises (Guadeloupe et Martinique) où des manifestants s’opposent à l’application du pass sanitaire. Un couvre-feu est instauré.

Le 24, un canot gonflable chavire dans la Manche alors qu’il transporte des migrants tentant de rallier les côtes anglaises. Il y a 27 morts, en majorité des Kurdes irakiens. Le dossier des sans-papiers continue aussi de faire des vagues en Belgique. Le secrétaire d’Etat à l’Asile et à la Migration, Sammy Mahdi (CD&V) est accusé d’avoir mangé sa parole lors des négociations menées au mois de juillet pour suspendre la grève de la faim alors en cours. Défi demande son audition au parlement.

Le 3 novembre, l’écrivain sénégalais Mohamed Mbougar Sarr reçoit le prix Goncourt.

Belga/Laurie Dieffembacq

Le 21 novembre, l’Union Saint-Gilloise étrille Ostende sur le score de 1-7. Le promu qui caracole en tête depuis le début du championnat, est sacré champion d’automne.

Fabrice Grosfilley – Photo de couverture : Belga/Paul-Henri Verlooy