Uber : le gouvernement Vervoort en difficulté

Ce mardi, John Pitseys, chef de file Ecolo au Parlement bruxellois, a annoncé sur notre antenne que son parti se ralliait à la proposition d’ordonnance proposée par Défi (avec le soutien de Groen, de Vooruit et de l’Open VLD). Sur ce dossier, le PS se retrouve donc isolé au sein de la majorité bruxelloise.

Invité de Fabrice Grosfilley dans Toujours plus d’actu ce mardi midi, le député bruxellois Ecolo John Pitseys est revenu sur le dossier Uber, qui divise la majorité au sein du Parlement bruxellois. Et annonce qu’Ecolo se rallie à la proposition d’ordonnance des autres partis de la majorité (Défi, Groen, Vooruit et l’Open VLD).

Sur le fond, nous verrons si cette ordonnance mérite ou pas d’être améliorée. (…) Nous pensons que c’est une bonne chose de trouver une solution temporaire et rapide afin de pallier une urgence sociale. Et cette urgence sociale, c’est un jugement qui, dans les faits, risque de mettre sur la paille des centaines voire des milliers de conducteurs de véhicule Uber. Par conséquent, dans l’attente d’avoir un cadre global qui présente une solution équilibrée, nous pensons qu’il est plus qu’envisageable de voter cette ordonnance.”

A propos de la proposition d’ordonnance temporaire, le chef de file écologiste ne veut pas entendre parler d’une majorité alternative. Il souligne que le texte sur la table a été mis à la disposition de la majorité par le cabinet du ministre-président Rudi Vervoort (PS). “Nous ne pensons pas que le cabinet de M. Vervoort a produit ce texte sous la dictée d’Uber“. Au passage, John Pitseys a fait observer que “c’est la première fois, depuis la naissance de la Région-capitale que le premier groupe de la majorité désavoue le ministre-président”

Le PS isolé

Un choix que ne suit pas le parti socialiste, qui se retrouve donc isolé dans la majorité, du moins sur ce dossier. Egalement invité dans Toujours plus d’actu, Ridouane Chahid – bourgmestre faisant fonction d’Evere et chef de file PS au Parlement bruxellois – s’explique.

Que le PS soit le seul parti de gauche de cette majorité, ce n’est un secret pour personne. Que le PS ait une position différente que les autres partis sur ce dossier Uber n’est pas non plus un scoop. Maintenant, je pense que ce qui est en train de se passer est beaucoup plus grave. On doit être conscient que, aujourd’hui, suite à une décision de justice, des parlementaires sont en train de se mettre à la botte d’une multinationale qui a été condamnée dans plusieurs pays parce qu’elle ne respectait pas le droit du travail ni le droit fiscal. Et donc, ces parlementaires bruxellois sont en train de dire à cette multinationale ‘Ne vous inquiétez pas, à Bruxelles, même si vous avez été condamné, on va faire en sorte que vous puissiez réactiver votre application, et ainsi faire du profit au détriment du statut et de la protection sociale de vos chauffeurs!“, déplore-t-il.

Et d’ajouter: “Ce qu’on essaie de faire, c’est protéger ces travailleurs d’une multinationale qui ne paye aucun impôt. Si les autres partis sont tellement sensibles à leur situation, pourquoi est-ce que dans leur proposition d’ordonnance, ils ne déposent pas une règle demandant au ministre-président de leur donner une licence provisoire de taxi, au lieu de demander de réactiver l’application Uber?