La formation et les incitants à l’emploi font débat en Région bruxelloise
Ce mercredi, à l’occasion du Débat animé par Jean-Christophe Pesesse, Fadila Laanan (2e de la liste bruxelloise du PS), Vincent De Wolf (2e de la liste bruxelloise du MR), Cécile Jodogne (3e de la liste bruxelloise de DéFI), Magali Plovie (6e de la liste bruxelloise d’Ecolo), Rachid Azaoum (5e de la liste bruxelloise du cdH) et Francis Dagrin (3e de la liste bruxelloise du PTB) sont autour du plateau pour débattre des enjeux concernant l’emploi et le chômage dans la Région bruxelloise.
Le Débat s’est ouvert sur les instruments à mettre en place pour lutter efficacement contre le chômage dans la capitale. La candidate socialiste Fadila Laanan estime pour sa part que la “garantie jeunes” mise en place pour aider les jeunes Bruxelloiss à se former et à trouver un premier travail, a permis de “diminuer le taux de chômage chez les jeunes” à Bruxelles, et que “les jeunes en décrochage administratif doivent également être accompagnés par des associations pour les réinsérer”. Le candidat du MR Vincent De Wolf réplique que cette “garantie jeunes” n’offre pas un bilan aussi favorable qu’annoncé : “Il reste des milliers de jeunes qui ne sont ni aux études, ni au travail, ni en formation et qui ne font pas partie des statistiques du chômage“.
La secrétaire d’État en charge du Commerce extérieur Cécile Jodogne (DéFI) affirme de son côté que “le taux d’emploi a augmenté” en Région bruxelloise durant la dernière législature alors que “la population bruxelloise a également augmenté”. Magali Plovie, candidate écologiste, veut quant à elle évaluer “d’autres méthodes” pour savoir quelle sera la plus efficace “pour remettre les jeunes au travail”. “Il faut aussi s’inspirer de ce qui se fait dans d’autres pays, comme les territoires zéro chômage, dans lesquels on prend les compétences des personnes et on essaye de voir quels sont les besoins dans un territoire”, estime-t-elle.
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Rachid Azaoum (cdH) explique de son côté que “le nombre d’emplois créés n’a pas augmenté” en 2017 et que la “garantie jeunes” est une “bonne manière d’entrer dans l’activité professionnelle“. Alors que Francis Dagrin, candidat PTB, estime que “la situation du chômage des jeunes est dramatique” et que la “garantie jeunes” pousse les jeunes “dans des stages qui, souvent, prennent l’emploi de personnes en CDI qui pourraient également faire ce travail. (…) C’est surtout un cadeau pour les employeurs”. Fadila Laanan (PS) réplique que s’il y a “parfois un peu de concurrence”, “c’est mieux que de ne rien faire”.
Le débat sur la formation s’est encore poursuivi entre les différents candidats sur le plateau, et s’est notamment porté sur les métiers en pénurie. Cela a notamment donné lieu à une discussion plus virulente entre Fadila Laanan (PS) et Vincent De Wolf (MR) : “Le chômage des jeunes baisse depuis 71 mois, cela vous fait peut-être râler”, dit la candidate socialiste. “Pas du tout, je m’en réjouis, mais cela fait 30 ans que le parti socialiste domine les gouvernements bruxellois et cela fait trente ans que la pauvreté progresse dans la capitale”, répond son opposant libéral. “C’est à cause des mesures du fédéral (NDLR : où le MR est au gouvernement)”, clame la secrétaire d’État bruxelloise.
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Francis Dagrin (PTB) pointe pour sa part que les métiers en pénurie ne sont parfois pas adaptés : “Je suis presque tombé sur mon c**, heureusement que j’ai le coccyx solide, quand j’ai vu parmi les métiers en pénurie, ‘opérateur de call center’. Je ne sais même pas si c’est un métier”, lance-t-il. Alors que Magali Plovie (Ecolo) estime qu’il faut mettre l’accent sur “la transition écologique” et sur “l’aide à la personne”. “Il faut créer des emplois de qualité qui sont respectueux de l’enjeu climatique plutôt que de penser juste à la croissance”, explique-t-elle. Cécile Jodogne (DéFI), défend de son côté le bilan du gouvernement : “Les moyens du gouvernement ont été largement orienté vers l’emploi et la formation. J’espère que cela pourra continuer lors de la prochaine législature”, dit-elle, avant d’ajouter : “Il faudrait aussi revoir la validation des compétences, notamment pour les travailleurs qui arrivent de l’étranger”. Enfin, Rachid Azaoum (cdH) demande que la formation soit “centrée sur l’accompagnement des demandeurs d’emploi”, ainsi que sur “les métiers qui demandent des compétences spécifiques”.
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Gr.I. – Photo : capture BX1