Le Brexit aura bien un impact sur les prochaines élections communales
Le Brexit exclut quasi de facto les ressortissants britanniques d’une participation, en tant que candidat de l’Union européenne au scrutin communal d’octobre prochain, révèle une réponse du ministre-président bruxellois Rudi Vervoort (PS) à une question orale posée cette semaine en commission des Affaires intérieures du parlement bruxellois, par le chef du groupe DéFI Emmanuel De Bock.
Comme les autres ressortissants européens, les Britanniques sont actuellement éligibles et pourront voter aux élections communales. Toutefois, il y a lieu de tenir compte du fait que le Royaume-Uni a fait acter sa volonté de sortir de l’Union européenne le 29 mars 2017, et que la sortie effective interviendra au terme de négociations qui peuvent durer au maximum deux ans, soit au plus tard jusqu’au 29 mars 2019, rappelle une circulaire du ministre de l’Intérieur, citée par Rudi Vervoort. Selon le ministre-président bruxellois, on peut donc supposer que les électeurs du Royaume-Uni pourront être considérés comme des citoyens européens non belges lors des élections communales, qu’ils pourront donc voter, et être candidats sur des listes.
Mais en cas d’élection, un candidat britannique perdra son mandat prématurément dès que le Royaume-Uni quittera l’Union européenne et sera remplacé par le premier suppléant. Selon Emmanuel De Bock, sauf prolongation, cela se produira au plus tard le 29 mars prochain. Le Brexit aura donc un impact pour les candidats britanniques qui potentiellement se présenteraient sur des listes pour à peine 4 mois, sachant que les nouveaux conseils communaux seront installés en décembre 2018.
Un impact négatif sur la participation des Britanniques ?
Pour le député, il est quasi certain que sauf à avoir la double nationalité avec un autre pays européen, aucun Britannique ne se présentera donc aux communales d’octobre. Celui, qui est par ailleurs chef de file de son parti à Uccle, a ajouté avoir tenté, à titre personnel, d’en convaincre certains de se présenter sur sa liste électorale, mais ce fut sans succès vu cette perspective de déchéance de mandat en cas d’élection.
On est aussi en droit, selon lui, de se poser la question de l’impact négatif du Brexit sur la participation des ressortissants européens qui pourraient se sentir moins motivés à aller voter dans ce contexte. À Bruxelles, on a dénombré 8.816 électeurs du Royaume-Uni inscrits dans les 19 communes de la capitale, soit un peu moins de 2% du corps électoral (Belges + étrangers). Mais, selon Emmanuel De Bock, les Britanniques sont concentrés essentiellement dans cinq communes du sud-est de Bruxelles: Woluwe-Saint-Pierre, Watermael-Boitsfort, Woluwe-Saint-Lambert, Ixelles et Uccle où ils représentent jusqu’à 10% des électeurs potentiels étrangers soit environ 5% du corps électoral, de quoi pouvoir influencer une élection communale s’ils participent.
Avec Belga – Photo : Belga/Laurie Dieffembacq